Face à l’urgence nationale, Haïti en quête de soutien et de garanties auprès de l’OEA

Mederson Alcindor

En marge de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), le conseiller présidentiel haïtien Laurent Saint-Cyr a rencontré ce samedi le nouveau secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Albert Ramdin. Une rencontre qualifiée de « fructueuse » par la Présidence haïtienne, centrée sur la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

Entré en fonction le 26 mai dernier, Albert Ramdin a inscrit Haïti en tête des priorités de son mandat. Il a réaffirmé cet engagement lors de son entretien avec Laurent Saint-Cyr, plaidant pour une approche stratégique à long terme, fondée sur une compréhension approfondie des attentes et besoins des différents acteurs haïtiens. Il a également souligné la nécessité d’une concertation régionale élargie, notamment avec la CARICOM, afin de favoriser l’émergence d’un consensus national.

Pour sa part, Laurent Saint-Cyr a réitéré l’engagement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à ramener le pays à l’ordre constitutionnel, avec l’appui actif des partenaires internationaux, au premier rang desquels figure l’OEA. Il a salué l’implication personnelle du secrétaire général et la volonté affirmée de l’organisation d’apporter un soutien concret au processus de transition.

Quatre axes prioritaires d’intervention

Albert Ramdin a présenté les quatre axes prioritaires d’intervention de l’OEA pour Haïti :

  1. Rétablissement de la sécurité – par le renforcement des capacités logistiques et opérationnelles de la Police nationale d’Haïti (PNH), la lutte contre le trafic d’armes, la sécurisation des ports et la neutralisation des gangs armés ;

  2. Aide humanitaire – en soutien aux milliers de personnes déplacées par la violence ;

  3. Facilitation du dialogue politique – en coordination avec les initiatives régionales, afin de favoriser un consensus national durable ;

  4. Appui institutionnel – pour la mise en œuvre du référendum constitutionnel et l’organisation des futures élections générales.

Les deux responsables ont également évoqué la possibilité du déploiement d’une mission régionale, coordonnée par l’OEA, pour accompagner les efforts de stabilisation. Cette initiative pourrait inclure un soutien logistique, la sécurisation de points névralgiques, ainsi que des actions visant à restaurer la confiance dans les institutions publiques haïtiennes.

Dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire aiguë, cette rencontre symbolise une volonté renouvelée de faire de l’OEA un acteur central de la sortie de crise en Haïti. Mais sur le terrain, les attentes demeurent considérables. Entre promesses diplomatiques et réalités urgentes, l’efficacité des actions à venir sera scrutée de près.

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