Élections 2025 au Canada : Mark Carney face à Pierre Poilievre dans une bataille observée avec anxiétés par les communautés d’immigrants

Emmanuel Paul

Les Canadiens sont appelés aux urnes ce lundi pour élire un nouveau gouvernement dans une élection dont les enjeux dépassent les frontières.

Dans ce scrutin hautement observé par les communautés d’immigrants au Canada et aux États-Unis, le Premier ministre Mark Carney affronte le conservateur Pierre Poilievre. Dans cette course, aucun candidat ne semble bénéficier d’un avantage décisif, comme l’a rappelé l’agence Reuters en se référant aux derniers sondages.

Ce lundi 28 avril, plus de 28 millions d’électeurs sont appelés à renouveler les 343 sièges de la Chambre des communes. Depuis les dernières élections fédérales de 2021, cinq nouvelles circonscriptions ont été créées pour refléter la croissance démographique du pays.

L’organisation du vote est assurée par Élections Canada, une agence indépendante. Conformément aux traditions démocratiques du pays, les bulletins seront comptés manuellement, et les premiers résultats devraient être disponibles environ trente minutes après la fermeture des bureaux de vote, a fait remarquer Reuters, qui a également révélé que cette élection devrait coûter environ 570 millions de dollars canadiens, soit près de 411 millions de dollars américains.

Historiquement élevée entre les années 1950 et 1990, la participation aux élections fédérales a fortement chuté ces dernières décennies. Lors du dernier scrutin, en 2021, seulement 62,3 % des électeurs inscrits s’étaient déplacés aux urnes. Mais cette année, le taux de participation pourrait drastiquement augmenter, compte tenu des mobilisations dans les deux camps.

Les autorités multiplient cette année les efforts pour encourager la mobilisation citoyenne, notamment par des campagnes d’information sur le vote par anticipation et le vote par correspondance.

Dans cette élection, un système uninominal à un tour est utilisé, dans lequel le candidat ayant obtenu le plus de voix dans une circonscription est élu, même sans majorité absolue. Ce mode de scrutin favorise les partis capables de concentrer leur soutien dans certaines régions et peut entraîner des écarts entre le pourcentage des voix obtenues au niveau national et le nombre de sièges remportés, a fait remarquer Reuters, rappelant qu’en 2021, les Libéraux avaient formé un gouvernement minoritaire malgré un score inférieur à celui des Conservateurs en termes de suffrages exprimés dans tout le pays.

Ce déséquilibre alimente régulièrement les critiques en faveur d’une réforme vers un modèle de représentation proportionnelle. Une promesse de changement avait d’ailleurs été faite par l’ancien Premier ministre Justin Trudeau en 2015, avant d’être abandonnée en 2017, faute de consensus.

Un scrutin décisif pour l’avenir politique du pays et les communautés d’immigrants

Alors que les principaux enjeux électoraux — économie, logement, environnement, immigration — occupent le devant de la scène, le scrutin s’annonce serré dans plusieurs provinces clés comme l’Ontario et la Colombie-Britannique. Le soir du 28 avril, les Canadiens connaîtront l’orientation politique de leur pays pour les années à venir.

Les immigrants connaîtront également leur sort.
Si le Premier ministre en fonction, Mark Carney, gagne, ce sera un ouf de soulagement pour les communautés d’immigrants au Canada. Si, au contraire, c’est le candidat d’extrême droite qui l’emporte, les immigrants au Canada pourraient vivre une expérience similaire à celle des migrants aux États-Unis, faisant l’objet de harcèlement et de mauvais traitements de toute sorte. Durant sa campagne électorale, Pierre Poilievre avait annoncé une politique migratoire semblable à celle de Donald Trump.

Il est toutefois important de noter que l’élection de Mark Carney ne serait pas synonyme d’une victoire totale pour les immigrants. La tendance générale de la population canadienne a considérablement changé en ce qui concerne les immigrants, qui sont de plus en plus mal perçus si l’on se fie aux résultats des sondages.

Les immigrants au Canada ne sont pas les seuls à observer avec intérêt les élections canadiennes. Aux États-Unis, beaucoup d’immigrants en situation irrégulière espèrent pouvoir traverser chez leurs voisins du Nord pour fuir les hostilités de l’administration Trump. Mais dans tous les cas, la situation ne sera pas facile pour ces frères et sœurs, le Canada ayant déjà durci le ton contre les immigrants qui essaient de s’y réfugier. Beaucoup de personnes tentant de traverser la frontière nord ont été refoulées et remises aux autorités américaines.

https://www.reuters.com/world/americas/key-facts-about-canadas-election-april-28-2025-04-16/

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