À l’approche de la date d’investiture du président élu des États-Unis, les communautés d’immigrants vivent dans l’incertitude.
Beaucoup se souviennent des politiques du premier mandat du président républicain, qui avaient eu des conséquences désastreuses sur les communautés d’immigrants aux Etats-Unis.
Pour son deuxième mandat, le leader du Parti républicain est on ne peut plus clair sur ses intentions : lancer une campagne de déportation massive. Il a même promis de recourir à une loi ancienne, datant de 1798, pour atteindre cet objectif.
Ces menaces sont prises très au sérieux, notamment au sein de la communauté haïtienne. Plusieurs ressortissants ont déjà traversé ou envisagent de traverser la frontière pour chercher refuge au Canada. Un voyage qui peut être risqué pour les immigrants qui peuvent être retorunés aux Etats-Unis voire leur pays d’origine. “Entrer au Canada entre les points d’entrée officiels peut être très risqué et dangereux et est contraire à la loi”, selon le bureau Communications
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté du Gouvernement du Canada qui explique que: “le fait d’entrer entre les points d’entrée ne permet pas d’accéder plus facilement au système d’asile canadien”. “Les personnes seront renvoyées aux États-Unis, à moins qu’elles ne bénéficient des exceptions prévues par le STCA”, avertit le gouvernement Canadien à travers l’IRCC qui a envoyé ce message clair aux personnes qui penseraient à franchir la frontière Canadienne de manière illégale. “Nous décourageons fortement les passages illégaux, qui peuvent être particulièrement risqués en hiver.”
La Gendarmerie royale du Canada (GRC), en collaboration avec les autorités américaines, intensifie la surveillance de la frontière pour contrer les mouvements transfrontaliers illégaux. “La GRC et ses partenaires continueront à surveiller la frontière et à perturber les passages illégaux,” confirme l’IRCC à la rédaction de CTN.
Les autorités rappellent l’importance de passer par les voies légales. “Nous encourageons vivement les gens à utiliser les points d’entrée réguliers,” a ajouté l’IRCC, qui suit la situation de près avec les États-Unis et réévalue constamment ses politiques et procédures.
Selon les autorités canadiennes, il existe des conditions strictes pour entrer légalement au Canada, en particulier à travers la frontière terrestre avec les États-Unis, ainsi que pour solliciter l’asile.
Lors de cette communication avec la rédaction de CTN, le bureau des communications d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a rappelé les procédures à suivre et mis en garde contre les tentatives d’entrée illégale, surtout avec l’arrivée de l’hiver.
Conditions pour traverser légalement la frontière canadienne
Le Canada et les États-Unis sont liés par l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS), qui oblige les demandeurs d’asile à présenter leur demande dans le premier pays sûr qu’ils atteignent. “L’ETPS est un outil clé permettant aux deux pays de gérer les demandes d’asile de manière ordonnée,” a précisé l’IRCC. Depuis mars 2023, cette entente s’applique à toute la frontière terrestre, ce qui signifie que toute personne traversant entre les points d’entrée officiels sera renvoyée aux États-Unis, sauf exceptions prévues par l’accord.
Les personnes souhaitant demander l’asile doivent suivre un processus strict et satisfaire à certaines conditions.
Voici les étapes essentielles :
- Présenter la demande à un point d’entrée officiel
Les demandeurs doivent déclarer leur intention d’asile auprès d’un agent de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). - Preuve d’identité obligatoire
Ils doivent fournir leur passeport, leurs documents de voyage originaux et tout autre document permettant de les identifier. Si aucun document n’est présenté, la personne peut être détenue jusqu’à vérification de son identité. - Collecte des données biométriques
Les empreintes digitales et les photographies des demandeurs âgés de plus de 14 ans sont recueillies pour confirmer leur identité. - Entretien initial
Un agent des services frontaliers évaluera l’admissibilité de la demande en posant des questions sur les antécédents personnels, les raisons de quitter le pays d’origine, et les dangers encourus dans celui-ci. - Transmission de la demande à la CISR
Si la demande est jugée recevable, elle est envoyée à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR), qui organisera une audience pour examiner la demande.
La CISR évaluera si le demandeur remplit les conditions pour être reconnu réfugié ou personne à protéger. “Chaque demande d’asile est examinée individuellement, sur la base des preuves et des arguments présentés,” rappelle l’IRCC.
À la frontière, les demandeurs doivent :
- Informer l’ASFC de leur intention de demander l’asile,
- Fournir leurs documents d’identité,
- Donner leurs données biométriques (empreintes digitales et photos),
- Passer un entretien initial pour évaluer la recevabilité de leur demande.
Si la demande est jugée admissible, elle est envoyée à la CISR, qui examinera le bien-fondé de la demande lors d’une audience.
Plusieurs cas de tentatives d’entrée illégale ont déjà été enregistrés. Ces individus ont été refoulés aux Etats-Unis, selon les informations obtenues par la rédaction de CTN.
Sous l’administration de Donald Trump le risque sera encore plus elevé. Les personnes retorunées par le Canada pourraient être envoyées dans leur pays d’origine.
Des organisations de défense des droits des immigrants offrent des conseils légaux et logistiques aux personnes cherchant à entrer au Canada depuis les États-Unis. Parmi celles-ci, on trouve l’organisation Vive Legal basée à Buffalo, New York, ainsi que d’autres telles que bridgesnotborders.ca et Canada Border Clinic entre autres.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du gouvernement canadien en cliquant sur le lien ci-dessous.
https://www.canada.ca/en/immigration-refugees-citizenship/services/asylum/border/what-to-expect.html