en Ukraine, en attendant l’invasion russe

CTN News

Il est à peine 16 heures et déjà le jour décline sur Zolote. Une nouvelle fois, le lieutenant Serhiï et ses hommes se préparent à une sale nuit, rythmée par des tirs de mortier, à moins que les snipers ne s’y mettent aussi. “Habituellement, ça commence vers 20 heures et ça dure jusqu’à l’aube, explique l’officier de 23 ans. Ils balancent un peu de tout, un peu n’importe où.” Voilà des semaines que cette escouade de la 24e Brigade mécanisée de l’armée ukrainienne occupe cette position dans l’oblast de ­Lougansk, dans le nord-est du pays.

L’endroit, accolé à un village quasi désert, est un appel à la déprime. Quelques cabanons délabrés, deux immeubles aux vitres explosées, un chemin de terre gelé par les – 15 degrés ambiants. Pour passer le temps et leurs nerfs, les soldats ont installé sur un merlon un portrait de Vladimir Poutine qui sert de cible. Le visage du président russe n’en est pas ressorti indemne.

Un affrontement qui dure depuis près de huit ans dans le Donbass

À 600 mètres seulement se cache l’autre ennemi : les séparatistes du Donbass. C’est là, derrière de maigres taillis et une voie de chemin de fer abandonnée qui les surplombe, que commence la République populaire de Lougansk (LNR), l’une des deux entités de cette région russophone tenues depuis 2014 par des rebelles soutenus par Moscou. Dans une des pièces du bâtiment servant de QG à l’escouade, un écran répercute les images du territoire rebelle filmé en continu par une caméra.

En noir et blanc, le plan fixe d’une plaine morne et enneigée balayée par la bise. Il résume à lui seul cet affrontement qui dure depuis près de huit ans dans le Donbass. Un conflit à l’ancienne avec ses tranchées et ses tirs à l’aveugle, son ennui et les morts qui s’accumulent ; 13.000 côté…

Lire l’article complet ICI

Pages