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Diplomatie turque et passés mémoriels, un arrangement post-européen ?

CTN News

 

Une stratégie d’expansion néo-ottomane pour les uns, un complexe du sauveur ottoman pour les autres. Ankara fait des passés mémoriels en Algérie un procédé oblique au cœur de son savoir-faire discursif, exprimant ses intentions à exploiter ses propres techniques d’arrangements, en minimisant ses coûts en termes d’images. S’agit-il d’un investissement de court terme ou de long terme ? Le capital mémoriel permet à l’AKP de rivaliser avec ses concurrents-partenaires français et européens dans le marché algérien. Se déchargeant sur des acteurs parapublics et privés désormais transnationalisés, le pouvoir AKP nous rend plus attentifs à l’évolution macroscopique de son zèle idéologique post-négociations avec Bruxelles. Il mêle ainsi défiance de l’Europe et prêche de pratiques entrepreneuriales « plus vertes », fondées sur une éthique religieuse qui fidélise son partenaire algérien coreligionnaire.

D’un « néo-colonialisme » à une « inimitié française » sans fin envers les Algériens, cela fait plusieurs mois que la presse pro-gouvernementale turque passe en revue le dialogue agité entre Paris et Alger. Distinguant soigneusement « colonisation » française et « passé » ottoman, les tenants du pouvoir en place, dominé par le parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, ci-après AKP), ont saisi l’occasion pour officiellement juger comme indécents la série de propos tenus par Emmanuel Macron envers le « système politico-militaire algérien », dont ce dernier dénonçait la réécriture d’une histoire officielle qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ». Ainsi rapportés par le journal Le Monde le 2 octobre 2021, les propos du chef d’État français accusaient la Turquie quant à la performativité de ses discours, nourrissant l’hostilité des Algériens envers la France,…

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