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Déploiement de troupes militaires en Haïti: Le Canada et les Etats-Unies en mode TGV

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

La premiere journée de la visite de deux jours du Secrétaire d’Etat Américain Antony Blinken  a été dominée essentiellement par la situation d’Haïti.

N’ayant pas l’intention d’envoyer des troupes, les Etats-Unis entendent tout faire pour convaincre ses partenaires à prendre cette responsabilité.

Au terme d’ rencontre jeudi, entre la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly et le secrétaire d’État des américains, Antony Blinken les deux officiels ont donnée une conférence de presse conjointe déroulée sur la guerre Russo-Ukrainienne, la situation en Iran, l’organisation du prochain G20, et aussi et surtout la crise Haïtienne.

Le secrétaire d’état américain dans des propos relayés par la presse canadienne a qualifié d’insoutenable la situation en Haïti tout en saluant le leadership du gouvernement Canadien afin d’obtenir un front commun à l‘ONU lui permettant de soutenir Haïti a travers un soutien international pour renforcer la sécurité dans le pays.

‘‘Nos pays ont donc travaillé en étroite collaboration pour tenter de couper le nœud de l’insécurité et de régler le problème des gangs. Une collaboration consistant entre autre  à soutenir la police nationale Haïtienne  en lui fournissant du matériel et un support techniques. Tout récemment, comme vous le savez, le Canada a fourni des véhicules blindés à la police nationale haïtienne avec notre collaboration. En même temps, nous essayons de briser le lien entre ces gangs et certains des acteurs politiques qui les financent et les dirigent, et cela passe par les sanctions qui ont été récemment proposées aux Nations Unies ainsi que par les sanctions que nous appliquons de notre propre chef pour essayer d’atteindre ceux qui soutiennent et dirigent les gangs‘‘ a déclaré le secrétaire d’état américain Antony Blinken.

En ce qui concerne la force multinationale, le chef de la diplomatie Américaine  indique qu’il a discuté avec son homologue Canadienne Mélanie Joly de la forme que devrait prendre cette mission et ce dont les pays contributeurs auraient besoin. “Nous avons tous deux discuté avec divers pays pour évaluer leur intérêt et leur volonté de participer à cette mission.”, a fait savoir Antony Blinken. Le diplomate américain dit apprécier le fait que le Canada vient d’envoyer une équipe d’évaluation en Haïti pour examiner ce qui serait réellement nécessaire en termes de soutien à la police. Mais l’objectif d’une telle mission serait d’aider la police nationale haïtienne à faire son travail pour s’assurer que l’État contrôle à nouveau le pays, et non les gangs qui, à l’heure actuelle, constituent l’un des plus gros problèmes auxquels nous sommes confrontés pour aller de l’avant et aider Haïti” conclût-il.

Pour sa part la Cheffe de la diplomatie canadienne Mélanie Joly ayant affirmé que le Canada, qui fait l’objet de pressions de la part des États-Unis pour diriger une éventuelle force d’intervention internationale en Haïti, juge important avant toute chose de faire « une bonne évaluation de la situation sur le terrain ». C‘est en ce sens que la ministre Joly a aussi précisé que son pays a  envoyé une équipe d’évaluation capable de constater le niveau d’organisation de la police haïtienne et également faire une prise de  la situation en matière de sécurité et déterminer  les outils dont dispose le gouvernement haïtien pour lutter contre les bandits notoires qui sèment la terreur au sein de la population Haïtienne. “Nous examinons différentes options, mais nous voulons nous assurer de faire une bonne évaluation de la situation.”, dit-elle lors de cette conférence de presse conjointe.

“Il faut le soutien de la population haïtienne”

En présence de Antony Blinken la ministre Mélanie Joly a surtout insisté sur la nécessité du soutien de la population haïtienne avant toute chose. “Je l’ai dit à maintes reprises,[…] il n’y aura aucune décision qui sera prise sans l’implication des Haïtiens. J’ai toujours dit que ce sera par et pour les Haïtiens parce qu’au final, c’est pour leur bien. Présentement, c’est le peuple qui souffre en Haïti”, regrette la ministre Canadienne.

A la question relative au financement de cette éventuelle force multinationale,  la ministre Joly a précisé que le Canada a déjà fourni 40 millions de dollars depuis le début de cette année pour la police Haïtienne que son pays ne cesse de soutenir depuis sa création. Toutefois dit-elle “ce que nous constatons aujourd’hui, c’est qu’une aide supplémentaire est nécessaire et que la police Haïtienne doit être en mesure de gérer les gangs, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. C’est pourquoi l’équipe d’évaluation est actuellement en Haïti pour déterminer le niveau d’organisation de la police haïtienne et la situation en matière de sécurité. De quoi dispose le gouvernement haïtien en termes d’outils pour faire face aux gangs . C’est pourquoi nous examinons différentes options, mais nous voulons nous assurer que nous disposons de la bonne évaluation‘‘, rappelle t-elle.

Il faut souligner que l’idée de la formation et de l’envoi d’une force multinationale en Haïti dès le début du mois de novembre prend corps au fur et à mesure. Selon nos informations le Canada est sur le point de donner son approbation pour prendre les commandes de cette force multinationale, selon un officiel de l’administration américaine qui s’est confié à ZoomHaitinews et CaribebanTelevisionNetwork sous couvert de l’anonymat.”

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