En Tunisie, le déficit énergétique a été multiplié près de 10 fois en huit ans et par conséquent près de la moitié de nos besoins en énergie primaire doivent être sécurisés par l’importation. Notre sécurité d’approvisionnement est de plus en plus fragile sans oublier la subvention de l’Etat et les dépenses en devises étrangères. Chokri Faouzi, expert en énergie renouvelable met le doigt sur cette problématique. Interview.
Quelles sont les difficultés et les risques d’investissement dans le secteur des énergies renouvelables ?
Bien que les coûts d’accès à la technologie dans le domaine des énergies renouvelables aient baissé, il est désormais évident que ceux qui freinent clairement l’investissement dans ce domaine en Tunisie sont les coûts de financement. Ces coûts élevés sont le reflet d’un ensemble de freins d’ordre technique, réglementaire, financier et institutionnel, qui s’accompagnent de risques d’investissement. Ces défis sont bien réels, mais pas insurmontables.
Quels sont les dangers cachés des énergies renouvelables ?
On parle sans cesse d’énergies renouvelables et de transition énergétique pour résoudre les problèmes environnementaux. Le problème, c’est que cette vision des énergies renouvelables oublie de poser certaines questions et cache certains problèmes. D’abord, les énergies renouvelables ne remplacent pas le pétrole. La plupart des énergies renouvelables, que ce soit le solaire ou l’éolien, produisent une seule énergie : l’électricité. Or l’électricité n’est pas la seule énergie que notre pays utilise. Si les énergies renouvelables permettent de rendre notre production électrique plus durable, cela ne résout pas le problème. Il faut encore résoudre la question du pétrole, qui représente la majorité de nos consommations énergétiques.
Ensuite, les énergies renouvelables ne sont pas 100% propres. On a souvent…