Trump se prépare à mettre en place de nouvelles restrictions de voyage affectant 20 nations : le Venezuela, Cuba, l’Afghanistan et le Pakistan parmi les pays ciblés

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

 

Le président des États-Unis s’apprête à introduire une nouvelle politique de restrictions de voyage qui pourrait affecter les voyageurs en provenance d’Afghanistan, du Pakistan et de plusieurs autres pays, avec des mesures susceptibles d’entrer en vigueur dès la semaine prochaine. Selon The Independent, cette initiative fait suite à un décret exécutif signé le 20 janvier, dans lequel Trump a demandé à son cabinet d’identifier les pays nécessitant des limitations de voyage en raison de “procédures de filtrage et de vérification inadéquates”.

Trump avait initialement promis de “mettre en place des restrictions de voyage”  dès le début de sa présidence, bien que cette promesse n’ait pas été immédiatement appliquée. Les mesures envisagées rétabliraient une politique de son administration précédente, interdisant l’entrée aux voyageurs en provenance de plusieurs pays à majorité musulmane. Cette politique avait été validée par la Cour suprême en 2018. Reuters rapporte que l’Afghanistan et le Pakistan devraient être inclus, ainsi que d’autres pays précédemment restreints, notamment Cuba, l’Iran, la Libye, la Corée du Nord, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Yémen.

Les restrictions de voyage proposées pour l’Afghanistan pourraient avoir un impact significatif sur des milliers d’Afghans ayant aidé les opérations militaires américaines et cherchant désormais à se relocaliser via le programme de visa spécial pour immigrants (SIV). Selon The Independent, environ 200 000 Afghans attendent actuellement l’approbation de leur réinstallation ou le traitement de leur demande de SIV. Ces personnes courent un risque sérieux de persécution par les talibans en raison de leur collaboration passée avec les États-Unis.

Bien que le Département d’État puisse demander des exemptions pour ces Afghans, « leur approbation semble peu probable », a confié une source anonyme à Reuters. Les restrictions potentielles suscitent déjà de vives inquiétudes parmi les organisations de soutien. #AfghanEvac, un groupe d’assistance à la réinstallation, a publié un communiqué mercredi exhortant les détenteurs de visas américains valides à voyager sans tarder.

“Ceux qui possèdent des visas américains valides dans leur passeport ou leurs documents de voyage devraient organiser leur départ immédiatement”, peut-on lire dans le communiqué cité par The Independent. “Bien qu’aucun changement officiel n’ait été mis en œuvre, des sources gouvernementales américaines signalent qu’une restriction de voyage pour les ressortissants afghans pourrait être annoncée d’ici la semaine prochaine”, a précisé le groupe d’assistance à la réinstallation.

La première restriction de voyage imposée par Trump en janvier 2017 interdisait l’entrée aux voyageurs – y compris les résidents permanents – de sept pays à majorité musulmane. Cette politique avait été rapidement suspendue par les tribunaux. Une révision ultérieure avait retiré l’Irak de la liste et exempté les détenteurs de cartes vertes, bien que des contestations judiciaires aient persisté.

Trump avait ensuite introduit une troisième version, restreignant l’entrée aux ressortissants de six pays à majorité musulmane, ainsi qu’à la Corée du Nord. La Cour suprême avait validé cette version en 2018, rappelle The Independent.

Alors que Trump s’apprête à rétablir ces restrictions de voyage, les inquiétudes grandissent quant à leurs conséquences humanitaires, en particulier pour les Afghans ayant soutenu les opérations américaines et qui se retrouvent désormais dans une situation incertaine.

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