Trump privilégie l’accueil des Afrikaners (blancs) d’Afrique du Sud aux États-Unis

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul is an experienced journalist and accomplished storyteller with a longstanding commitment to truth, community, and impact. He is the founder of Caribbean Television Network...

Le président américain Donald Trump a émis vendredi une directive ordonnant aux officiels de l’administration de donner la priorité à l’accueil des Afrikaners sud-africains (blancs) dans le cadre du programme américain des réfugiés. Cette initiative survient paradoxalement après la suspension initiale de ce programme au début de sa présidence.

Dans une ordonnance exécutive, M. Trump met en cause le gouvernement sud-africain pour discrimination envers les Afrikaners, une communauté ethnique issue principalement de l’immigration européenne, particulièrement néerlandaise, établie en Afrique du Sud depuis le XVIIe siècle. D’après CBS News, le président soutient que ces Sud-Africains blancs subissent actuellement une persécution de la part de leurs autorités.

L’ordonnance fait référence à une loi sud-africaine contestée sur la réforme agraire, que certains conservateurs américains, dont le magnat Elon Musk – natif d’Afrique du Sud – interprètent comme une expropriation raciale des propriétés des Blancs. Néanmoins, les autorités sud-africaines ont catégoriquement rejeté ces allégations, soulignant que la législation ne concerne que les terres inexploitées ou d’utilité publique limitée, selon CBS News.

Dans son ordonnance, M. Trump a instruit le secrétaire d’État Marco Rubio et la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem de “prioriser l’assistance humanitaire, incluant l’admission et la réinstallation via le programme américain des réfugiés, pour les Afrikaners victimes de discrimination en Afrique du Sud” (CBS News).

Toutefois, l’exécution de cette directive reste floue, l’administration Trump ayant antérieurement gelé l’accueil des réfugiés, considérant leur venue comme un fardeau pour les communautés américaines.

Le programme américain des réfugiés est historiquement structuré pour offrir une protection aux individus qui fuient des persécutions basées sur leur identité ethnique, leurs croyances religieuses, leurs convictions politiques ou d’autres critères spécifiques. Selon les informations rapportées par CBS News, une proportion significative des réfugiés accueillis sur le sol américain sont originaires de zones marquées par des conflits, particulièrement en Afrique et en Asie.

Dans le cadre de cette nouvelle orientation migratoire, le président Trump a gelé l’ensemble des aides financières destinées à l’Afrique du Sud jusqu’à l’abrogation de la loi sur la réforme foncière. D’après CBS News, cette initiative suscite des préoccupations concernant la pérennité du programme PEPFAR, qui assure le financement des thérapies anti-VIH pour plusieurs millions de bénéficiaires, incluant une population infantile, en Afrique.

Malgré l’intervention récente du secrétaire d’État Marco Rubio pour assouplir certaines restrictions et permettre la continuation du PEPFAR et d’autres programmes sanitaires, CBS News note que des obstacles persistent dans l’acheminement de l’aide.

Au-delà de la problématique des discriminations raciales, le chef d’État américain a exprimé son désaccord avec les orientations diplomatiques sud-africaines vis-à-vis des États-Unis et de leurs partenaires. Il a notamment critiqué l’action juridique intentée par Pretoria auprès de la Cour internationale de justice, accusant Israël de génocide à l’encontre du peuple palestinien.

Cette initiative de Donald Trump, instaurant une politique discriminatoire dans l’accueil des réfugiés, constitue un virage significatif dans la diplomatie américaine et risque d’engendrer des répercussions majeures sur les relations diplomatiques entre Washington et Pretoria.

Pour beaucoup, la décision de Donald Trump de geler les aides à l’Afrique du Sud vise à punir les autorités sud-africaines pour avoir lancé une procédure devant la Cour pénale internationale (CPI), conduisant à la mise en accusation du Premier ministre israélien pour crimes de guerre. La CPI a en effet émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu pour ces crimes.

Selon les autorités du Hamas, près de 45 000 Palestiniens ont été tués par Israël dans le cadre de son offensive contre le Hamas, déclenchée après l’attaque du 7 octobre 2023, qui a causé la mort de plus de 1 200 personnes en Israël, selon le gouvernement israélien.

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