L’État de Rhode Island emboîte le pas à son voisin du Massachusetts en ce qui concerne la politique de déportation massive annoncée par le président élu Donald J. Trump.
Le gouverneur de Rhode Island, Dan McKee, et le maire de Providence, Brett Smiley, ont annoncé que les forces de l’ordre locales et étatiques ne participeront pas aux opérations de déportation massive prévues par l’administration Trump.
Cette décision marque une position claire contre les projets de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) visant à expulser les immigrants sans papiers résidant aux États-Unis.
Dans une déclaration officielle diffusée le week-end dernier, Andrea Palagi, porte-parole du gouverneur McKee, a précisé : *”La police d’État de Rhode Island maintient son engagement envers la sécurité des résidents et concentre ses efforts sur les enquêtes criminelles et la prévention des délits violents.”* Elle a ajouté : *”Bien que la RISP maintienne une collaboration avec l’U.S. Immigration and Customs Enforcement concernant la détention légale des criminels violents, nos agents ne sont pas des officiers d’immigration et ne mobiliseront ni leur temps ni leurs ressources pour soutenir les opérations d’expulsion massive.”
Brett Smiley, maire de Providence, a également réitéré sa position à travers son porte-parole, Josh Estrella : “Le département de police de Providence ne deviendra pas et ne doit pas devenir un service d’immigration.”Estrella a précisé que *”lorsqu’une personne est appréhendée par la police de Providence, ces informations ont toujours été accessibles aux services de l’ICE. Néanmoins, la municipalité n’a jamais collaboré et ne collaborera pas proactivement avec l’ICE pour partager ces renseignements, et cette politique restera en vigueur.”
Les dirigeants de Providence insistent sur leur engagement à maintenir la ville comme un lieu sûr pour tous ses résidents, quelle que soit leur situation administrative : “Providence reste déterminée à maintenir son statut de ville sûre et accueillante pour l’ensemble de nos résidents, indépendamment de leur situation administrative,” a affirmé Estrella.
Les déclarations de McKee et Smiley s’inscrivent dans le cadre de la longue tradition de résistance de l’État de Rhode Island aux mesures fédérales agressives en matière d’immigration. Sous l’administration Trump (2017-2021), des politiques similaires avaient déjà suscité des tensions avec des responsables locaux et étatiques.
En 2017, Donald Trump avait promulgué des décrets exécutifs controversés visant à renforcer la collaboration entre les forces de l’ordre locales et l’ICE. Une mesure demandait spécifiquement au ministère de la Sécurité intérieure de conclure des accords permettant aux policiers locaux d’agir comme des agents d’immigration.
Face à ces initiatives, Gina Raimondo, alors gouverneure de Rhode Island, avait pris position : *”Le Congrès doit impérativement réformer notre système d’immigration. Des millions d’immigrants vivent sur notre sol depuis leur plus tendre enfance et sont, à tous égards, des Américains. Il est de notre devoir de leur offrir un chemin vers la citoyenneté.”
Elle avait également insisté sur l’importance de protéger tous les résidents de l’État tout en appliquant la loi de manière équitable.
En 2019, lorsque Trump avait menacé de mener des raids massifs dans dix métropoles américaines, Jorge Elorza, alors maire de Providence, avait déclaré : *”Nous tenons à affirmer clairement que la police de Providence ne participera en aucun cas à ces opérations d’immigration inhumaines au sein de notre communauté.”*
Bien que Providence n’ait pas été ciblée en 2019, ces menaces avaient provoqué une panique importante au sein des communautés d’immigrants en situation irrégulière aux États-Unis. Aujourd’hui, face à l’incertitude des projets de Trump, ces craintes refont surface. *”Nous ciblons principalement les criminels, mais également les personnes entrées illégalement dans notre pays sans suivre les procédures appropriées ; elles ont franchi une frontière sans autorisation et doivent donc partir,”* avait précisé le président d’alors, Donald Trump.
Toutefois, la distinction entre les criminels et les autres immigrants sans papiers reste floue, alimentant les inquiétudes parmi ceux qui craignent une application arbitraire des lois.
Pour son deuxième mandat, le chef du mouvement MAGA disposera d’un pouvoir renforcé. Son parti contrôle toutes les branches du gouvernement, y compris la Cour suprême, où les conservateurs détiennent une majorité de six membres, presque tous des loyalistes de Donald Trump.
Un accès limité des données à l’ICE
Selon la police de Providence, bien que l’ICE puisse accéder au système d’information sur les arrestations dans l’État, aucune information n’est transmise directement ou de manière proactive par les autorités locales. Cette politique reflète la volonté de ne pas compliquer la vie des résidents sans papiers tout en maintenant la sécurité publique.
Malgré tout, des préoccupations persistent quant aux capacités de l’ICE à exécuter les directives fédérales. En l’absence de coopération locale, la mise en œuvre d’opérations massives de déportation pourrait être limitée dans des villes comme Providence, qui refusent de jouer un rôle actif dans ce processus.
Rhode Island est l’un des États *bleus* (contrôlés par les démocrates) accueillant un grand nombre d’immigrants.
De nombreuses personnes en situation irrégulière ont déjà quitté les États dirigés par des loyalistes républicains pour se rendre dans des *États sanctuaires*, où elles bénéficient d’une certaine protection des autorités étatiques et municipales.
Avertissement
Pour des informations plus détaillées, nous vous invitons à consulter l’article intégral publié par *The Providence Journal.
Cet article est écrit par Emmanuel Paul, suivant une histoire publiée par *The Providence Journal*, que vous pouvez consulter en cliquant sur le lien ci-dessous. Les citations peuvent avoir de légères différences avec l’article original publié en anglais en raison de la traduction.
Source: The Providence Journal