Depuis quelques jours, une chute vertigineuse du dollar américain est constatée par rapport à la gourde sur le marché des changes. Sur les réseaux sociaux comme dans les médias traditionnels, les réactions pullulent par rapport à ce phénomène qui se développe au niveau de l’économie nationale.
Par Pierre Philor Saint-fleur
Pour le spécialiste en économie budgétaire, le professeur Eddy Labossière, les sanctions de la banque de la république d’Haïti contre la Unibank et la Capital Bank et la mobilisation populaire sont les deux facteurs expliquant la chute spectaculaire du dollar par rapport à la gourde ces derniers sur le marché des changes.
« Depuis des années je le dis, les banques commerciales sont les principaux responsables du déclin de la gourde dit-il. J’avais même cité le nom de la banque responsable de ce déclin, ce que je ne devrais pas faire » dit-il.
Les banques ont peur d’être sanctionnées à nouveau par la BRH pour leur mauvaise conduite et redoutent des manifestations populaires devant leur succursale comme cela a été le cas très récemment dans certaines villes de province explique le spécialiste.
« Les banques s’accaparent les moindres dollars injectés sur le marché par la banque centrale pour faire de la spéculation », insiste Eddy Labossière.
Réagissant sur cette dépréciation du dollar constatée depuis des jours, l’économiste fait remarquer que les 150 millions de dollars injectés par la BRH sur le marché n’ont rien à voir avec la revalorisation de la gourde signalant que très récemment la Banque centrale avait injecté 60 millions de dollars sur le marché. Au contraire la gourde ne faisait que déprécier souligne-t-il malgré cette intervention des autorités monétaires.
Selon l’économiste Eddy Labossière aucune condition n’a été remplie pour une dépréciation aussi importante de la gourde par rapport au dollar.
Le spécialiste en économie budgétaire Eddy Labossière appelle la banque centrale à continuer de jouer son rôle et la population doit rester sur sa garde pour empêcher aux banques commerciales de dévaloriser la gourde comme cela se faisait depuis des années.
Parallèlement le spécialiste en économie budgétaire dit croire que les prix des produits ne vont pas chuter automatiquement sur le marché avec la revalorisation de la gourde par rapport au dollar contrairement aux désirs de la population.
Selon l’économiste, les entreprises et les commerçants fonctionnent selon le principe du prix de remplacement arguant que les entrepreneurs vont continuer à vendre les produits en fonction des prix d’approvisionnement lorsqu’il fallait notamment plus de 120 gourdes pour un dollars.
Selon Eddy Labossière, les consommateurs doivent patienter en attendant l’épuisement des stocks au niveau des entreprises pour une éventuelle baisse des prix.
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