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Programme Biden : Plus de 72,000 Haïtiens admis aux États-Unis depuis janvier

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Plus de 72 000 ressortissants haïtiens ont déjà été admis aux États-Unis dans le cadre du programme de libération conditionnelle communément appelé programme Biden.

Ces données ont été fournies à CaribbeanTelevisionNetwork par le porte-parole du département de la sécurité intérieure à travers le département d’Etat.

“Depuis janvier, plus de 72 000 ressortissants haïtiens ont été examinés et contrôlés en vue d’obtenir une autorisation de voyage anticipée vers les États-Unis dans le cadre des nouvelles procédures de libération conditionnelle”, a déclaré le porte-parole du DHS à CTN.

L’officiel américain a également fait état de modifications consistant à inclure le programme de réunification familiale dans le programme de parole humanitaire. Cela permettra de traiter plus rapidement les dossiers des personnes ayant fait une demande de résidence permanente.

“Nous sommes en train de moderniser la procédure de libération conditionnelle pour regroupement familial, de manière à ce que la plupart des formulaires puissent être remplis sur une plateforme en ligne sécurisée, éliminant ainsi le fardeau lié au voyage, au temps et à la paperasserie, tout en améliorant l’accès à la participation”, lit-on dans la note de CaribbeanTelevisionNetwork.

D’autres ajustements pourraient être effectués en fonction des résultats de l’évaluation de la situation en Haïti, en collaboration avec le département d’État. Le porte-parole du DHS profite de cette occasion pour mettre en garde les ressortissants haïtiens envisageant d’entrer illégalement aux États-Unis par la frontière sud.

“À l’heure actuelle, les renvois de ressortissants haïtiens rencontrés à notre frontière sud et le rapatriement de ressortissants haïtiens rencontrés en mer se poursuivent”, a mis en garde l’officiel américain. Il a également annoncé des mesures drastiques contre les personnes arrivées aux États-Unis par voie maritime.

“Les personnes interceptées en mer font l’objet d’un rapatriement immédiat, et celles qui se trouvent aux États-Unis sans base légale pour y rester font l’objet d’une mesure d’éloignement. Les ressortissants haïtiens interceptés en mer ne peuvent pas bénéficier de la libération conditionnelle au titre du regroupement familial ni de la libération conditionnelle pour les ressortissants cubains, haïtiens, nicaraguayens et vénézuéliens (CHNV). Ils restent soumis à un rapatriement immédiat et ne seront pas admis aux États-Unis.”

Bien que l’attention soit portée sur le programme de libération conditionnelle, l’administration américaine continue discrètement de déporter des milliers de citoyens haïtiens en situation illégale aux États-Unis. Cette démarche est critiquée par plusieurs organisations de défense des droits des immigrants, qui invitent l’administration Biden à prendre en compte la situation en Haïti avant de rapatrier les compatriotes cherchant à fuir la violence des gangs armés dans leur pays d’origine.

Ces critiques sont néanmoins rejetées par le gouvernement américain. “Nous suivons la situation en Haïti et nous coordonnons étroitement avec le département d’État et les partenaires internationaux. Cette administration a procédé à la plus grande expansion des voies d’accès légales depuis des décennies, y compris les processus de libération conditionnelle pour les ressortissants haïtiens et les membres de leur famille”, a répondu le porte-parole du DHS.

Depuis la mise en place du programme de parole humanitaire, l’administration de Joe Biden affirme constater une baisse considérable dans les tentatives d’entrée illégale aux États-Unis à travers la frontière américano-mexicaine. Cependant, cette baisse pourrait être de courte durée si le juge du district sud du Texas, Drew B. Tipton, déclare le programme illégitime.

Une séance d’audition est programmée ce jeudi à Corpus Christi au Texas, où les représentants des 20 États républicains ayant attaqué en justice le programme présenteront leurs arguments contre la nouvelle politique migratoire de Joe Biden.

Une décision non favorable pourrait ralentir voire mettre fin au programme de libération conditionnelle.

Cependant, le gouvernement de Joe Biden ne semble pas s’inquiéter. En cas de défaite en première instance, il ira en appel et même jusqu’à la Cour suprême si nécessaire, avait déclaré Blass Nunez Neto du DHS lors d’une interview accordée à CaribbeanTelevisionNetwork il y a plusieurs mois.