Un groupe de sept immigrants ont été déportés des États-Unis vers le Rwanda, marquant le début de l’application d’un accord conclu avec l’administration du président Donald Trump, qui prévoit l’accueil de 250 personnes par l’État africain.
“Le premier groupe de sept migrants, dûment vérifiés, est arrivé au Rwanda à la mi-août”, a indiqué la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo. Elle n’a pas précisé la nationalité des migrants, mais a ajouté que quatre d’entre eux choisiraient de rester au Rwanda tandis que trois retourneraient dans leur pays d’origine, a rapporté BBC News.
Des organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude, soulignant que de telles déportations pourraient enfreindre le droit international si des personnes étaient envoyées dans des pays où elles risquent la torture ou d’autres violations de leurs droits fondamentaux.
Malgré ces critiques, Mme Makolo a assuré que “quel que soit leur besoin spécifique, tous ces individus bénéficieront du soutien et de la protection appropriés du gouvernement rwandais”, rapportait le journal pro-gouvernemental New Times.
Les migrants sont hébergés par “une organisation internationale” et seront suivis par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ainsi que par les services sociaux rwandais. Un porte-parole de l’OIM a confirmé à l’AFP avoir rencontré les migrants afin d’évaluer leurs besoins essentiels, sans fournir davantage de détails.
Le Rwanda, pays ayant traversé le génocide des années 1990, s’est engagé à accueillir des migrants malgré les critiques sur son bilan en matière de droits humains. Début août, Yolande Makolo avait expliqué à la BBC que “presque toutes les familles rwandaises ont connu les difficultés liées au déplacement”, justifiant ainsi la mise en œuvre de l’accord.
Ce nouvel accueil s’inscrit dans la continuité d’une politique humanitaire entamée il y a plusieurs années.
Entre septembre 2019 et avril 2025, près de 3 000 réfugiés et demandeurs d’asile bloqués en Libye ont été évacués vers le Rwanda, selon l’ONU, beaucoup ayant ensuite été réinstallés dans d’autres pays, a rappelé BBC News rappelant que Le Rwanda avait également conclu un accord avec le Royaume-Uni en 2022 pour recevoir des demandeurs d’asile, mais le gouvernement britannique l’a annulé en juillet 2024, après la prise de fonction de Sir Keir Starmer, citant de nombreux obstacles juridiques.
Le Royaume-Uni avait investi 240 millions de livres sterling dans ce programme, y compris dans la construction de logements pour les migrants, dont le sort actuel reste incertain.
Par ailleurs, en juin 2025, l’administration Trump a supervisé la signature à Washington d’un accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, dans le cadre d’un processus visant à mettre fin à trois décennies d’instabilité dans la région. Le Rwanda a été accusé de soutenir le groupe rebelle M23 dans l’est de la RDC, accusation qu’il a toujours niée.
L’arrivée de ces premiers migrants au Rwanda ouvre un nouveau chapitre de la politique migratoire américaine, soulevant des questions sur la légalité internationale de ces déportations et sur la capacité de Kigali à garantir la protection et la sécurité de ceux qui choisissent de s’y installer.
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Source: BBC News