Politiques de déportation massive de l’administration Trump: des détenteurs de cartes vertes  également visés

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

Les services de l’immigration et des douanes américains (ICE) renforcent leurs opérations en élargissant leur champ d’action aux détenteurs de cartes vertes et de visas, dans le cadre d’une politique draconienne mise en place par l’administration Trump.

D’après The Daily Beast, ces actions font suite aux propos du secrétaire d’État Marco Rubio, qui a exprimé sa volonté d’expulser toute personne présente sur le territoire américain “apportant son soutien au Hamas”.

Sur X (ex-Twitter), Rubio a déclaré dimanche : “Nous annulerons les visas et/ou cartes vertes des sympathisants du Hamas aux États-Unis pour permettre leur expulsion”, selon The Daily Beast. Peu après, Mahmoud Khalil, un résident permanent américain d’origine palestinienne, a été appréhendé par les agents de l’ICE. Khalil, qui avait dirigé des manifestations étudiantes à l’université Columbia l’année dernière, a été arrêté dans sa résidence universitaire.

Amy Greer, l’avocate de Khalil, a indiqué à ABC News que les agents de l’ICE avaient d’abord justifié l’arrestation par l’annulation du visa étudiant de son client. Elle a cependant souligné que Khalil dispose d’un statut de résident permanent légal aux États-Unis.

The Daily Beast rapporte que face aux demandes d’éclaircissements de Greer, les agents ont coupé court à la conversation.

Tricia McLaughlin, porte-parole du Département de la Sécurité intérieure (DHS), a justifié cette arrestation comme étant “en conformité avec les décrets présidentiels de Trump contre l’antisémitisme”, selon The Daily Beast. Elle a précisé que Khalil “menait des activités liées au Hamas, une organisation qualifiée de terroriste”.

Khalil avait orchestré un campement de protestation sur le campus de Columbia l’année précédente. Néanmoins, The Daily Beast note qu’il n’avait pas participé à l’occupation d’un bâtiment universitaire ayant entraîné plusieurs arrestations.

L’administration Trump défend cette politique comme une mesure essentielle de sécurité nationale. Sur X, Stephen Miller, conseiller principal de Trump, a souligné que les États-Unis disposaient du “contrôle souverain absolu” de leurs frontières et que “l’entrée sur le territoire américain constitue un privilège exceptionnel, non un droit acquis”.

Me Greer, qui représente Khalil, condamne ce qu’elle qualifie de “répression manifeste de l’activisme étudiant et des libertés d’expression politique”. Elle a révélé avoir perdu la trace de son client après son arrestation. D’après ses informations, il aurait été transféré d’un centre de détention ICE d’Elizabeth, New Jersey, vers un autre établissement, possiblement en Louisiane, selon les informations rapportées par The Daily Beast.

L’épouse de Khalil, qui attend un enfant et possède la citoyenneté américaine, multiplie les démarches pour le localiser, sans résultat. Entre-temps, son équipe juridique a introduit une requête d’habeas corpus pour contester la légalité de sa détention.

Cette arrestation intervient alors que Donald Trump vient d’annoncer sur Truth Social des mesures drastiques contre les manifestations qualifiées d'”illégales”, menaçant notamment de suspendre les financements fédéraux aux universités qui les tolèrent et d’expulser ou d’incarcérer les étudiants étrangers participants.

Le Département de la Sécurité intérieure n’a pas donné suite aux demandes de commentaires de The Daily Beast concernant ces nouvelles directives d’expulsion.

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