C’est le scandale du début de cette année 2023. Et ça concerne le système judiciaire haïtien déjà décrié et très peu crédible aux yeux des justiciables. En effet. le conseil supérieur du pouvoir judiciaire, organe de régulation et d’administration du système judiciaire haïtien, vient de rendre public le procès verbal de sa retraite professionnelle qui vient de se tenir du 11 au 13 janvier dernier. Durant ces assises, il a été question notamment pour le secrétariat technique de statuer sur les dossiers de plus de 69 magistrats parmi lesquels juges et commissaires du gouvernement transmis par la Commission technique de certification (CTC) pour la certification ou non des magistrats assis et debout.
Au terme de cette retraite, le rapport du secrétariat technique est accablant. « …A la fin de l’analyse ou traitement de ces 69 dossiers, il y a un nombre de 31 magistrats certifiés et 28 magistrats non certifiés » révèle le rapport.
Les magistrats non certifiés sont reprochés de fait graves tels: manque d’intégrité morale, abus d’autorité, facilitation d’élargissement de criminels notoires, qualifications académiques insuffisantes, ivrognerie entre autres.
Dans ce rapport qui a été déjà acheminé au ministre de la justice pour les suites nécessaires, figurent des noms connus de la magistrature haïtienne traitant des dossiers ayant défrayé la chronique comme Brédy Fabien, Gary Orelien, Ikenson Edumé, Ramoncite Accimé, Yvon Jean-Noel et l’actuel commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jacques Lafontant.
Ce dossier qui suscite des remous au niveau de la société est un camouflet pour l’appareil judiciaire estiment commentateurs et analystes qui voient mal de progrès et d’indépendance d’un système aussi « corrompu et pourri ».
Si le dossier suscite une vague de réactions et de critiques, cela ne bronche pas le commissaire du gouvernement de la capitale, le fameux maître Jacques Lafontant qui dans une interview à pied levée avec des confrères lundi 17 janvier 2023 au parquet eut à déclarer nous citons : « Je suis redevable envers deux personnes : Jésus Christ dans le Ciel et Ariel Henry » précisant auparavant que personne ne saurait lui « contraindre à la démission » malgré le scandale.
Il faut dire aussi que sur le procès-verbal du secrétariat technique du CSPJ figurent aussi les noms des 31 magistrats certifiés par le conseil. On peut citer entre autres l’actuel doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Chavannes Etienne, Wilfrid Brutus, doyen du tribunal de première instance de Fort-Liberté, Merlan Melabre, Jean Claude Dabrésil, Myrlande Borgella.
Rédaction: Pierre Philor Saint-Fleur