10 heures du matin, ce vendredi 13 Novembre 2020, sur la route de Bourdon, à quelques mètres de la barrière principale du bureau de l’office de la protection du citoyen, le décor est planté. Entre le bruit des moteurs des véhicules en branle et le regard curieux des passants, a été construite une petite mausolée d’environ 3 mètres carrés. Trois chaises en pailles peinturées en noir placardés au mur se trouvant au milieu de quelques dizaines de photos des compatriotes emportés par la machine de la violence et du grand banditisme.
Vêtus pour la plupart d’un t-shirt blanc arborant du Hashtag #NouPapDomi, des citoyens engagés, pour la plupart des jeunes, se réunissent pour honorer la mémoire des victimes des massacres et d’autres actes d’assassinat qui continuent d’endeuiller les familles haïtiennes.
La militante Velina Charlier dresse un contexte sombre pour l’événement. ‘’Ce 13 novembre 2020 le triste anniversaire du massacre de la Saline. Nous organisons ce mémorial en souvenir des nombreuses victimes. Les gens peuvent venir déposer des gerbes de fleur et se recueillir en la mémoire des milliers de victimes du régime PHTK’’, dit-elle
‘’Deux ans après le massacre de La Saline, plus de 9 massacres ont déjà été enregistrés dans les quartiers populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince. 306 personnes en sont mortes, 55 disparus, plus de 214 enfants devenus orphelins et 287 personnes victime de torture’’ énumère non sans rage la militante.
‘’Seulement pour l’année 2020 en cours, 944 personnes sont tuées par balles, 124 enlèvements sans compter les actes de viols et tous les autres mauvais traitements affligés aux citoyens par les malfrats’’ balance la mère de famille d’une voix fine et aigüe.
Les membres du collectif NouPapDomi en ont profité pour dénoncer l’assassinat de maître Monferrier Dorval, Gregory St-Hilaire et très récemment Evelyne Sincère. Ils ont aussi attiré l’attention sur l’assassinat du pasteur Jean François et sa femme enceinte de 7 mois, l’enlèvement du Père Ronald Sylvain, Juventha, une jeune femme de 23 ans assassinée, antre autres.
Velina Charlier a accusé l’administration au pouvoir d’être responsable de tous ces massacres et assassinats pratiquement qui endeuillent la population.
Au nom de ses camarades du collectif Nou pap Dòmi, elle déplore les velléités dictatoriales du régime tèt kale qui, assure-t-elle, ”veut museler les citoyens tout en exigeant justice ét réparation.
13 novembre 2018-13 novembre 2020, le collectif des citoyens engagés NouPapDomi appelle à la mobilisation citoyenne pour chasser du pouvoir le régime tèt kale qu’il qualifie de ‘’sanguinaire’’ et à l’élimination des pratiques criminelles qui entravent la jouissance de la vie dans le pays.
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