Natif du Nord-Ouest d’Haïti, Nicko-g Calixte a émergé comme un puissant conteur des réalités les plus sombres de son pays à travers sa musique. Son dernier single, “M. Mouri deja”, plonge profondément dans le drame des enlèvements qui ravagent la nation.
L’histoire racontée dans “M. Mouri deja” est celle d’un jeune kidnappé, confronté à l’agonie de sa propre capture. Il se résigne au sort funeste qui l’attend, sachant que sa mère est impuissante face aux exigences des ravisseurs. Dans un pays où les gangs les plus cruels, tels que “Kokorat sans ras” et “Gran grif”, exercent leur emprise sur les routes principales, le désespoir et la terreur règnent en maîtres.
Le refrain poignant, “deja konnen m mouri deja, kadav mwen deja fèt deja. Manman babay male”, résonne comme un cri d’agonie et de désespoir, capturant l’essence même de la tragédie vécue par tant de familles haïtiennes. En 2023 seulement, plus de 2000 individus ont été enlevés, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), dans un rapport publié le mercredi 18 octobre.
Un chiffre qui ne prend probablement pas en compte toutes les victimes, notamment celles du Nord-Ouest, où le sujet reste tabou.
La sortie de cette chanson le mardi 27 février a été accueillie avec un profond écho sur les réseaux sociaux, témoignant de son impact immédiat et de sa pertinence dans le paysage musical haïtien. Avec le jeune talent Nicko-g Calixte à la barre, l’art trouve une voix pour exprimer les injustices criantes et les tourments silencieux de tout un peuple.
Wilgens Devilas
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