La conférence de presse du département d’Etat Américain ce mercredi a été largement dominée par la nouvelle de la libération des citoyennes américaines ayant été kidnappées en Haiti.
“Nous nous réjouissons de leur libération.”, a déclaré le porte-parole du ministére américain des affaires étrangères réitérant la priorité de l’administration d’assurer la sécurité des américains à l’étranger. ”
Matthew Miller s’est toutefois gardé de donner des détails sur les conditions de la libération des otages et l’endroit où elles se trouvent actuellement ” par respect pour [la] vie privée [des victimes].
“Je ne peux pas donner ce genre de détails par respect pour leur vie privée. Et je pense qu’étant donné la situation qu’elles ont traversée, elles devraient être les premières à s’adresser – à parler aux médias de leur situation, pas moi depuis une tribune à Washington. “Nous laisserons les personnes concernées parler pour elles.”, a fait savoir le porte-parole du département d’Etat.
Monsieur Miller s’est par ailleurs félicité de la collaboration des “partenaires” haitiens en vue de faciliter la libération des victimes. ” Nous exprimons notre profonde gratitude à nos partenaires haïtiens et américains pour l’aide qu’ils nous ont apportée afin de faciliter leur libération en toute sécurité.”, s’est réjoui l’officiel américain lors de la conférence de presse de ce mercredi.
L’organisation caritative pour laquelle travaille Alix Dorsainvil a également publié un communiqué ce mercredi.
“C’est avec un cœur reconnaissant et une immense joie que nous, à El Roi Haïti, confirmons la libération de notre membre du personnel et amie, Alix Dorsainvil, et de son enfant qui étaient retenus en otage à Port-au-Prince, en Haïti. Aujourd’hui, nous louons Dieu d’avoir répondu à nos prières”, indique le communiqué dans lequel l’organisation a également dit souhaiter que personne ne contacte les victimes et leur famille. “Il y a encore beaucoup de choses à traiter et à guérir dans cette situation”, écrit l’organisation qui n’a pas non plus fait état des conditions dans lesquelles les otages ont été libérées.
Travaillant pour l’organisation caritative El Roi Haiti , Alix Dorsainvil et sa fille ont été kidnappées à Port-au-Prince le 27 juillet dernier.
Si Alix Dorsainvil et sa fille ont été libérées après 13 jours, d’autres victimes ne sont pas aussi chanceuses. Certaines d’entres elles ont tout bonnement été assassinées alors que d’autres sont gardées par les malfrats indéfiniment en dépit du versement d’une rançon.
C’est le cas notamment de l’ancien président du conseil électoral provisoire Pierre-Louis Opont ayant été enlevé depuis le 20 juin. En dépit du versement d’une rançon, les criminels continuent de faire du chantage à la famille qui n’a plus les moyens de répondre aux exigences monétaires des bandits armés, alors que l’état de santé de Monsieur Opont se détériore de plus en plus. Mais sa situation et celle des autres otages semblent être pas la priorité de la bande à Ariel Henri qui n’a rien fait pour faciliter la libération de l’ancien directeur général du CEP.
La situation sécuritaire du pays se dégrade de plus en plus. Les bandits armés contrôlent la majorité du territoire. Plusieurs institutions dont des ambassades se voient obligées de fermer leur porte ou fonctionnent avec un personnel réduit. C’est le cas notamment de la mission diplomatique américaine ayant “ordonné le départ d’Haïti du personnel gouvernemental non urgent, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.”
Selon le dernier rapport des nations-Unies sur Haiti, plus d’un millier de cas d’enlèvements ont été recensés en Haiti de janvier à juin 2023. Parmi les victimes figurent 256 femmes, 13 filles et 24 garçons – selon l’ONU.