Le Massachusetts entend mettre fin à sa dépendance aux hôtels et motels comme solution d’hébergement pour les familles sans-abri au cours des deux prochaines années.
C’est ce qu’a annoncé, le week-end dernier, la gouverneure Maura Healey.
Ce changement marque une nouvelle étape dans la réforme du système d’aide d’urgence de l’État, visant à offrir des solutions de logement plus stables et durables.
Dans une annonce détaillée, la gouverneure démocrate a souligné que ces ajustements permettront de stabiliser le système tout en réduisant les coûts associés. Selon Maura Healey, le système est actuellement saturé, avec environ 7 500 familles hébergées et jusqu’à 40 nouvelles demandes d’abri quotidiennement ces dernières années. Cependant, la moyenne actuelle a diminué, passant à environ 15 à 18 familles par jour.
Healey a décrit la situation actuelle comme étant intenable : “Ces dernières années, le système d’hébergement des familles de l’État est devenu de plus en plus insoutenable”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. “Nous avons pris des mesures importantes pour freiner sa croissance et nous avons obtenu des résultats tangibles.”
L’année dernière, la gouverneure avait déclaré un état d’urgence pour limiter la capacité des refuges à 7 500 familles, tout en interdisant aux sans-abri de passer la nuit à l’aéroport international Logan de Boston. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre d’efforts pour gérer un système surchargé et mieux répondre aux besoins urgents des familles.
Une grande majorité des personnes logées dans les abris provisoires dans l’État du Massachusetts sont des immigrants haïtiens récemment arrivés aux États-Unis. Elles étaient aussi majoritaires parmi les personnes ayant cherché refuge à l’aéroport de Boston, ce qui avait attiré l’attention des conservateurs qui avaient critiqué la politique jugée trop laxiste du Massachusetts envers les immigrants.
Dans le cadre de cette transition, l’État prévoit de réduire progressivement l’utilisation des hôtels et motels d’ici les exercices fiscaux 2025 et 2026. La gouverneure Maura Healey a expliqué que ces types d’hébergement, bien qu’ils aient servi de solution rapide, ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour fournir des services de soutien adéquats et peuvent conduire à l’isolement des familles. À la place, l’administration prévoit de collaborer avec des prestataires de services pour offrir des solutions de logement sûres et stables. “Nous voulons garantir que les familles ne restent pas bloquées dans des environnements temporaires où elles n’ont pas accès aux ressources nécessaires pour se reconstruire”, a déclaré Healey.
Pour soutenir cette transition, l’administration augmentera l’aide temporaire à la location, permettant aux familles de recevoir jusqu’à 25 000 $ par an pendant deux ans, contre l’aide actuelle de 30 000 $ sur deux ans ou 45 000 $ sur trois ans, a fait remarquer News Center Maine.
À partir du 10 décembre, l’État introduira deux nouveaux programmes d’hébergement d’urgence : le “Rapid Shelter Track” et le “Bridge Shelter Track”, chacun adapté à des besoins spécifiques.
Le premier s’adresse aux familles ayant les ressources pour trouver rapidement un logement permanent, leur offrant un soutien pendant 30 jours pour faciliter cette transition. Le second cible les familles ayant des besoins complexes, comme les femmes ayant récemment accouché ou les personnes souffrant de troubles du développement, pour lesquelles un logement stable pourrait prendre plus de temps.
Gladys Vega, présidente de La Colaborativa, une organisation d’aide aux immigrants basée à Chelsea, a salué les efforts pour réformer le système tout en mettant en garde contre les risques pour les familles vulnérables. “Alors que les prix des loyers continuent d’augmenter, les familles du Commonwealth se retrouvent de plus en plus souvent dans l’incapacité de supporter le coût du logement”, a-t-elle déclaré. “De nombreux habitants du Massachusetts sont à deux doigts de se retrouver sans abri”, a ajouté Gladys Vega, dont les propos ont été rapportés par News Center Maine.
Le Massachusetts a également été confronté à une augmentation de la demande en raison de l’afflux de migrants. Cet été, Maura Healey avait instauré des restrictions plus strictes pour l’accès aux centres d’hébergement, limitant par exemple les séjours à neuf mois, avec un maximum de deux prolongations de 90 jours. De plus, à partir du 1ᵉʳ août, les familles non prioritaires ne peuvent rester dans des sites d’hébergement que pour une durée maximale de cinq jours.
Maura Healey a justifié ces nouvelles restrictions par des contraintes persistantes sur la capacité du système et la nécessité de préserver sa viabilité financière. Toutefois, ces mesures ont suscité des inquiétudes parmi les défenseurs des droits des sans-abri, qui craignent que ces limitations ne laissent certaines familles sans options viables.
Ce changement s’inscrit dans un contexte où le Massachusetts a historiquement eu recours aux hôtels et motels pour pallier le problème de la carence de logements d’urgence.
Bien que cette solution ait permis de répondre rapidement à des besoins immédiats, les critiques pointent du doigt son coût élevé et son incapacité à offrir des résultats à long terme. La gouverneure Healey a réitéré son engagement à fournir des solutions plus durables : “Nous devons nous concentrer sur des approches qui non seulement répondent aux besoins immédiats, mais offrent également un chemin vers une plus grande stabilité pour les familles”, a-t-elle promis.
Cet article est basé sur un texte de News Center Maine que vous pouvez consulter en cliquant ici.