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La présidente du Honduras menace d’expulser l’armée américaine face aux déportations massives de Donald Trump 

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, a publiquement menacé d’expulser les forces militaires américaines stationnées au Honduras si l’ancien président Donald Trump mettait en œuvre son projet d’expulsions massives visant les citoyens honduriens ayant un casier judiciaire.

Ces déclarations, faites lors d’une émission télévisée mercredi, ont suscité un débat international sur l’état des relations entre les États-Unis et l’Amérique centrale.

“Face à une attitude hostile consistant à expulser massivement nos compatriotes, nous devrions envisager de réviser nos politiques de coopération avec les États-Unis, en particulier dans le domaine militaire”, a affirmé Mme Castro. Elle a également souligné que les bases militaires américaines, maintenues depuis des décennies au Honduras, ne bénéficient d’aucune compensation financière, tandis que les États-Unis reçoivent une aide étrangère significative.

Le Honduras abrite notamment la base aérienne de Soto Cano, un site militaire stratégique qui héberge la principale force opérationnelle américaine en Amérique centrale.

Xiomara Castro est la première dirigeante de la région à menacer des représailles face à la perspective de déportations massives de migrants en situation irrégulière aux États-Unis par un futur président américain d’extrême droite.

Selon le ministre hondurien des Affaires étrangères, Enrique Reina, Mme Castro a le pouvoir d’ordonner le retrait du personnel militaire américain sans nécessiter l’approbation du pouvoir législatif. Cette capacité met en lumière le risque de répercussions diplomatiques immédiates si les États-Unis venaient à procéder à de telles expulsions.

De son côté, Donald Trump a promis une politique d’expulsion sans précédent, ciblant principalement les immigrés clandestins ayant un casier judiciaire ou ayant déjà fait l’objet d’une mesure d’expulsion. En réponse aux menaces de Mme Castro, l’équipe de transition de M. Trump a exprimé son engagement à collaborer avec les partenaires latino-américains.

“L’administration Trump est impatiente de travailler avec ses partenaires en Amérique latine pour renforcer la sécurité de notre frontière sud et faciliter le retour des immigrants illégaux dans leur pays d’origine”, a déclaré Brian Hughes, porte-parole de l’équipe de transition de M. Trump, dans un communiqué relayé par le New York Times et le Washington Examiner.

Par ailleurs, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a adopté une position plus conciliante, se déclarant disposée à collaborer avec les États-Unis pour gérer le retour des migrants. “Nous demanderons aux États-Unis que, dans la mesure du possible, les migrants non originaires du Mexique soient renvoyés dans leur pays d’origine. Sinon, nous collaborerons via différents mécanismes”, a-t-elle déclaré vendredi.

Alors que cette tension géopolitique s’intensifie, les implications pour les relations entre les États-Unis et le Honduras ainsi que pour les politiques migratoires régionales restent incertaines.

La menace de Mme Castro pourrait marquer un tournant dans la coopération militaire et diplomatique entre les deux nations.

De leur côté, les dirigeants haïtiens n’ont pas encore clarifié leur position face à la politique agressive de déportation annoncée par Donald Trump. Ce dernier, à plusieurs reprises, a tenu des propos controversés visant les Haïtiens résidant aux États-Unis, notamment ceux vivant à Springfield, dans l’Ohio, qu’il avait accusés, sans preuve, de manger les animaux domestiques des habitants de cette municipalité.

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