La politique migratoire de Donald Trump engendre actuellement des répercussions significatives sur l’économie américaine, qui s’appuie largement sur la main-d’œuvre immigrée sans papiers.
À peine 6 mois après l’installation de la nouvelle administration, de nombreuses entreprises font déjà faillite.
Le secteur agricole enregistre une augmentation alarmante des faillites, impactant particulièrement les exploitations familiales, fragilisées par l’accumulation de dettes, le manque de personnel, et l’instabilité des prix agricoles.
D’après une analyse de l’Université de l’Arkansas, citée par NewsNation, plus de 250 exploitations agricoles ont déclaré faillite entre avril 2024 et mars 2025, sous le régime du “Chapter 12”. Cette statistique inquiétante révèle une pression financière persistante dans un secteur déjà ébranlé par les crises de 2018 et 2019. Le mécanisme est implacable : les agriculteurs s’endettent à des taux croissants pour financer leurs intrants. Les prêts agricoles, autrefois accordés à 3-4%, grimpent maintenant jusqu’à 9%, selon les experts du domaine.
“Le secteur agricole fonctionne avec des marges très étroites. La combinaison de taux doublés et de prix en baisse pour le maïs ou le soja rend l’équation impossible”, explique un spécialiste des transactions agricoles cité par Mediaite.
La fin des aides fédérales post-COVID expose désormais les faiblesses du système, particulièrement pour les petites structures familiales.
La pénurie de main-d’œuvre frappe également le secteur de plein fouet.
Dans une industrie traditionnellement dépendante des travailleurs immigrés sans papiers, les interventions de l’ICE dans les exploitations ont intensifié la crise.
Les employeurs témoignent de la désorganisation de leurs équipes, parfois démantelées brutalement, rapporte Mediaite.
Le président Trump avait brièvement suspendu ces opérations en juin 2025 suite aux protestations du terrain… avant de rétablir sa position une semaine plus tard. Ce revirement a amplifié l’instabilité du secteur.
Interrogée par NewsNation, la secrétaire à l’Agriculture, Brooke Rollins, reconnaît que de nombreuses fermes opèrent désormais à perte ou à l’équilibre précaire, menaçant des exploitations séculaires. Ses réponses restent évasives : elle mentionne des réformes structurelles censées bénéficier au secteur… sans proposer de solutions immédiates.
Cette vague de faillites annonce une transformation silencieuse du paysage agricole.
Les fermes en difficulté risquent d’être absorbées par des conglomérats, favorisant l’agriculture industrielle au détriment des exploitations familiales.
Cette évolution menace de bouleverser durablement l’équilibre économique, social et alimentaire des zones rurales, en l’absence d’intervention fédérale pour soutenir les agriculteurs et réduire les opérations de l’ICE dans le secteur agricole.
