fbpx

La Police du Massachusetts ne soutiendra pas les plans d’expulsion massive de Trump

Emmanuel Paul
Emmanuel Paul - Journalist/ Storyteller
Maura Healey- et Donald-trump Credit Photo: Getty Images

La prochaine administration américaine ne devrait pas compter sur l’Etat de Massachusetts pour implémenter sa politique de déportation massive des immigrants en situation irrégulière aux Etats-Unis.

Le Massachusetts ne participera pas aux politiques de  déportations massives envisagées par l’administration du président élu Donald Trump, a affirmé la gouverneure Maura Healey.

Lors d’une interview avec Lawrence O’Donnell du MSNBC, Maura Healey a fermement indiqué que le Massachusetts ne prêterait pas main-forte aux autorités fédérales si Trump engageait une politique de répression de l’immigration.

“Non, absolument pas,” a déclaré la gouverneure démocrate lorsqu’on lui a demandé si le Massachusetts soutiendrait les expulsions de masse. Healey a souligné que son administration s’opposerait résolument à ce qu’elle perçoit comme une atteinte potentielle aux droits des immigrés. Elle a ajouté que la pression fédérale risque de se faire sentir sur les agences locales et étatiques, mais elle a réaffirmé que le Massachusetts défendra ses valeurs et sa politique d’inclusivité.

Le programme d’immigration de Trump et la résistance des États

Depuis des années, l’immigration est au cœur de la politique de Trump. Sa campagne électorale de 2024 a promis la plus grande vague de déportations de l’histoire américaine, avec un objectif d’expulser plus de 11 millions de résidents sans papiers. Pour réaliser ce projet, Trump envisage de s’appuyer sur l’Alien Enemies Act de 1798, et pourrait même déployer des troupes à la frontière pour renforcer les autorités fédérales.

Trump espère également mobiliser les forces de police locales et nationales pour participer aux arrestations et aux expulsions, une initiative à laquelle de nombreux États, dont le Massachusetts, s’opposent fermement.

La gouverneure démocrate a exprimé sa confiance en la capacité des tribunaux fédéraux à faire respecter les droits des États et des individus face aux actions de Trump. “Les efforts de Trump en matière d’expulsion se heurteraient à une opposition significative dans les tribunaux fédéraux”, a-t-elle souligné, affirmant que le Massachusetts est prêt à défendre ses citoyens et résidents quelque soit leur statut d’immigration.

Madame Healey a indiqué que les États disposent d’une variété de moyens pour résister aux mandats fédéraux qui pourraient violer leurs lois et principes. “L’essentiel est que tous les outils à notre disposition soient utilisés pour protéger nos citoyens, nos résidents et notre État,” a-t-elle affirmé. Elle a ajouté que le Massachusetts pourrait utiliser son autorité législative et réglementaire pour défendre la démocratie et l’État de droit.

Cette approche marque une opposition grandissante de la part des gouverneurs et des législateurs au niveau des États. Healey se joint ainsi à d’autres responsables démocrates qui considèrent que le projet de Trump pourrait menacer les droits et le bien-être des communautés immigrées. Le Massachusetts se positionne aux côtés d’autres États qui pourraient également engager des actions légales pour bloquer les directives fédérales d’expulsion massive selon la gouverneure qui confirme que la police du Massachusetts ne va pas procéder à l’arrestation d’immigrants en situation irrégulière.

La vision de Trump pour la réforme de l’immigration

Jason Miller, un conseiller clé de Trump, a affirmé que la priorité du président élu, dès son premier jour en fonction en 2025, sera de rétablir les mesures de sécurité frontalière de son précédent mandat, tout en annulant les politiques de l’administration Biden. Les initiatives de Trump incluent des restrictions sévères sur les demandes d’asile et des efforts pour mettre fin aux protections des villes sanctuaires, tout en continuant la construction du mur frontalier.

Durant sa campagne, Trump a fréquemment dépeint l’immigration comme un problème de sécurité nationale. Il a affirmé que des millions de migrants sans contrôle adéquat étaient entrés aux États-Unis sous l’administration Biden, submergeant les services sociaux et épuisant les ressources locales. Dans certaines de ses déclarations, Trump a qualifié les migrants d’”animaux” et a affirmé qu’ils représentaient une menace criminelle spécifique, évoquant une “criminalité des migrants.”

Déportations massives avec réintégration conditionnelle

Trump a clarifié que les déportations sont, selon lui, nécessaires pour assurer la sécurité du pays. Son administration souhaite se concentrer sur l’expulsion des immigrés sans papiers qui ont commis des crimes, mais envisage également des expulsions généralisées. “Nous voulons que les gens entrent dans notre pays,” a-t-il expliqué lors d’une interview avec NBC News, “mais nous n’avons pas d’autre choix que de procéder à des déportations massives.”

Trump a précisé que ceux qui souhaitent revenir aux États-Unis devront passer par un processus de contrôle rigoureux. Il affirme que les résultats de l’élection lui confèrent un mandat pour des actions fermes sur l’immigration : “Lorsque des gens ont tué et assassiné, lorsque des barons de la drogue ont détruit des pays, ils doivent retourner dans ces pays parce qu’ils ne peuvent pas rester ici,” a-t-il insisté.

Selon lui, les Américains souhaitent des frontières sûres et une immigration légale. “Ils veulent des frontières, et ils aiment que les gens entrent,” a-t-il ajouté, “mais ils doivent venir avec amour pour le pays. Ils doivent entrer légalement.”

Réactions parmi les dirigeants des États

La déclaration de Healey s’inscrit dans une tendance où de nombreux dirigeants d’États démocrates expriment leur inquiétude face à un mandat fédéral aussi agressif en matière d’expulsion. En tant que gouverneure du Massachusetts, Healey signale son intention de protéger les immigrés de l’État, même si cela implique de défier l’administration fédérale de Trump.

Cette résistance reflète un fossé croissant entre l’application des lois fédérales sur l’immigration et l’autonomie des États. Si le Massachusetts maintient sa ligne dure, l’État pourrait inspirer d’autres gouverneurs à faire de même, créant ainsi une potentielle confrontation juridique et politique à l’échelle nationale.

Pour l’heure, le Massachusetts semble déterminé à se battre pour les droits des immigrés, malgré les tensions politiques qui s’annoncent avec Washington. Cette opposition pourrait constituer l’un des nombreux défis auxquels l’administration Trump devra faire face pour concrétiser son programme d’immigration.

Pages