La nouvelle représentante du secrétaire général des Nations-Unies se dit “désappointée” face à l’incapacité de l’ONU à trouver des pays pour diriger une force internationale d’intervention spécialisée en vue d’aider à rétablir la paix en Haïti.
Maria Isabel Salvador dit comprendre que les pays membres du conseil permanent de l’institution onusienne veuillent prendre du temps pour réfléchir, mais “la population haïtienne ne peut plus attendre”.
La remplaçante de l’Américaine Helen Meagher La Lime a décrit, mercredi 26 avril 2023, devant le Conseil de sécurité, une situation cahotique et dangereuse en Haïti où des membres de la population haïtienne sont quotidiennement victimes de l’insécurité.
Madame Salvador a également déploré le fait que les habitants de plusieurs quartiers de la capitale Port-au-Prince soient obligés de constituer des groupes d’autodéfense. Ce qui, a t-elle dit, pourrait envenimer la situation davantage.
La diplomate équatorienne croit qu’il est nécessaire que l’ONU change de paradigme en Haiti en modifiant notamment les règles régissant le déploiement de missions de paix.
Le bureau du secrétaire général Antonio Guterres pensait pouvoir convaincre le Canada d’accepter de prendre la tête de la mission. Mais le gouvernement de Justin Trudeau a catégoriquement balayé cette proposition lors de la réunion du conseil de sécurité ce mercredi.
Pour l’instant, les Nations-Unies vont tenter de convaincre la CARICOM afin de dépêcher des troupes en Haiti. “Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une grande mission.” Des officiers de police pourraient être déployés en renfort à la police nationale d’Haïti”, suggère madame Salvador qui a également regretté le fait que la demande de déploiment d’une force de paix en Haiti n’ait pas été bien définie.
Bien qu’elle ait félicité les “avancés dans le processus de la mise en place d’un conseil électoral provisoire”, Maria Isabel Salvador a reconnu que l’organisation d’élections en Haiti n’est pas possible pour l’instant compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire.
Des dizaines de personnes sont mortes tous les jours en Haïti.
Le représentant de l’Equateur à l’ONU rappelle que “depuis le début de l’année 2023, beaucoup plus d’Haitiens ont perdu la vie que dans l’ensemble des pays en conflits dans le monde”.