Annoncée en conférence de Presse la semaine dernière et très répandue sur les réseaux sociaux, la manifestation des policiers membres du Syndicat de la police nationale pour exiger de meilleures conditions de travail et dénoncer l’insécurité, s’est déroulée lundi 7 septembre sur fond de violences et mécontentement.
Par Pierre Philor Saint-fleur
Tout a commencé au carrefour de l’aéroport, devenu ces derniers temps le point de rassemblement de presque tous les mouvements populaires organisés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Contrairement à leur habitude, le cortège a rapidement pris la direction de l’avenue Martin Luther King au lieu de se diriger vers l’autoroute de Delmas.
Sur le parcours, les nerfs étaient chauffés à blanc. Des motards et des policiers portant un t-shirt blanc arborant les 4 lettres : SPNH ont été visibles devant un mini camion servant de char musical créant l’animation sur le parcours.
À certains points du défilé, des bonbonnes lacrymogènes ont par la suite été lancées par des agents du Corps d’intervention et maintien d’ordre (CIMO), question de calmer les ardeurs ou encore tuer dans l’œuf ce mouvement qui allait être dispersé définitivement à Lalue non loin du carrefour de Poste- Marchand.
La situation a dégénéré au bas de Lalue.
Des blindés de la PNH ont aspergé toute la zone de gaz lacrymogène et à tir de balles réelles pour empêcher au cortège de pénétrer l’air du champs de mars. Zone sensible dit-on.
Circulation paralysée, écoliers affolés, les motards vont à grande allure dans toutes les directions. Panique totale!
Une situation dénoncée par le porte-parole du S-PNH, Abelson Gros-Nègre qui a déploré une « instrumentalisation des agents du CIMO contre leurs propres frères d’armes ».
La police est politisée a-t-il dénoncé au milieu de la fumée des bonbonnes lancées au moment de l’interview.
Cet ancien policier membre de la 18ème promotion, révoqué de l’institution, a critiqué le directeur général de la PNH, Rameau Normil qui a-t-il dit n’est pas à même de supporter les revendications des policiers.
Abelson Gros-Negre a eu le temps d’énumérer quelques revendications de ses frères d’armes. D’un ton grave, il a dénoncé le fait que les policiers travaillent dans des conditions pénibles dans les commissariats, sans aucune couverture d’assurance réelle et promotion. II regrette que les rares promotions sont attribuées sur des bases de connivence avec des politiques.
Les policiers n’ont pas eu le temps de délivrer le message final sur la place de la constitution au Champs de mars comme prévu.
Soulignons qu’une situation de panique a régné dans l’après midi de ce lundi aux abord du palais national.
Les policiers de plusieurs unités ont fait un usage excessif de gaz lacrymogène et de balles réelles pour contenir l’assaut de quelques manifestants qui voulaient à tout prix faire passer leur revendication devant l’entrée principal du palais national.