Le président Jovenel Moise a exprimé son intention d’attaquer avec la dernière rigueur les gangs armés qui terrorisent la population. Le chef de l’État a dit vouloir être garant de la paix publique dans le pays.
Par Pierre Philor Saint-fleur
Lors d’une tournée surprise dans la vallée de l’Artibonite plus spécifiquement où le président a fait escale dans la localité de Moreau à Pont-Sondé dans la commune de St-Marc, une agglomération contrôlée par des gangs armés, le chef de l’état s’est adressé aux caïds avec une énergie étrange et des éléments de langages plutôt inhabituels.
« La lutte contre l’insécurité commence ici, dans la vallée de l’Artibonite là où je suis aujourd’hui », a déclaré le président Jovenel Moise.
Selon le président « Il ya deux forces armées légitimes dans le pays. La police est une force civile. Quand cette force civile arrive au bout de ses moyens il revient à l’armée de prendre la relève », a déclaré Jovenel Moise sur un ton menaçant.
« Je vais mettre l’armée à leur poursuite (aux gangs armés NDLR) et ceci peu importe ce que pensent mes détracteurs», tonne le président Jovenel Moise escorté de policiers depuis une pelle extravatrice qui lui sert d’estrade au milieu d’un gros dispositif de sécurité.
Le président a publiquement passé des instructions formelles aux ministres de la justice et de la défense afin de prendre les dispositions nécessaires pour garantir la sécurité des vies et des biens des citoyens. « Vous devez rétablir la paix dans le pays », a exigé le président à l’égard de ses ministres.
« Je ne peux pas courir et je ne vais pas courir pour les bandits. Je suis venu ici. Je vous ai entendu et j’ai vu », a-t-il poursuivi.
« La politique n’est pas faite pour les enfants. Vous m’avez donné le pouvoir, je dois l’exercer dans le respect de la loi afin de garantir votre bien être », a renchéri le locataire du palais national.
L’ancien patron d’Agritrans s’est dit étonné de constater que tous les jours des armes de guerre et des minutions arrivent dans le pays alors que dit-il “l’armée est la seule institution légalement reconnue pour importer des armes de guerre.”
Il a accusé des hommes politiques qui ont armé des hommes pour leur intérêt personnel. «C’est inacceptable et ça doit cesser » a déploré Jovenel Moise relatant que les bandits une fois mis aux arrêts sont considérés comme des militants politiques.
« Je suis à la fin de mon mandat je dois prendre toutes les dispositions pour s’attaquer aux problèmes du pays », a confessé l’élu du PHTK, sous l’ovation de ses partisans.
À Moreau, le chef de l’Etat a profité pour lancer la construction d’un commissariat de police moderne qui devrait être achevé dans environ 3 mois. Il a également remis une flotte de 5 Pickups flambant neuves qui aideront la police à mieux accompagner la population dans la lutte contre les gangs armés semant le trouble dans la vallée.
Ces déclarations du chef de l’état surviennent dans un contexte où les actes de violence et de l’insécurité se multiplient un peu partout dans le pays.
Ce n’est pas pour la première fois que Jovenel Moise dit vouloir finir avec les gangs armés dans le pays. Jusque-là rien ou presque n’a été fait. À quoi doit-on s’attendre des récentes déclarations du chef de l’état que l’on accuse d’être de connivence avec les gangs armés? Carte Pelouse.