Journée de tension ce lundi à Port-au-Prince où des mouvements de protestation ont été organisés dans divers endroits pour dire non à l’insécurité aggravée par l’amplification du phénomène du kidnapping ces derniers jours, à la capitale.
En dépit de la libération contre rançon dimanche soir du Dr Hans David Télémaque, médecins, infirmières et étudiants accompagnés d’autres membres de la population étaient tout de même dans les rues lundi pour exprimer leur ras-le-bol face à l’insécurité généralisée.
« Il ne fait aucun doute que les ravisseurs bénéficient de la complicité des autorités en place », ont déclaré des manifestants s’interrogeant perplexes sur la facilité avec laquelle les kidnappeurs commettent leurs forfaits.
Certains manifestants ont également indexé le manque de collaboration des compagnies de téléphonie mobile dans la lutte contre le phénomène du kidnapping notamment. Selon eux, une collaboration des opérateurs de téléphonie mobile permettrait de retracer les ravisseurs à travers les appels pour négocier les rançons.
Très en colère, les manifestants avaient érigé des barricades de pneus enflammés, des pierres et des immondices avaient été érigées sur la chaussée, à Lalue, Bois-verna et au Champ de mars, ou se trouve le palais national.
Parallèlement, A Canapé-Vert, des habitants ont organisé également un mouvement de protestation pour dénoncer l’enlèvement de Garry ainsi connu, pasteur et chauffeur de camionnette. Ce dernier a été enlevé samedi en compagnie de deux autres personnes dont sa fille alors qu’ils revenaient d’un mariage.
Si le Dr Hans David Télémaque a été libéré, plusieurs autres personnes enlevées entre jeudi et dimanche sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. C’est le cas par exemple du musicien et ancien cadre du CEP, Philippe Augustin, et Maritza Beaubrun, fille du Dr Gérard Evans Beaubrun et épouse du chef de l’USGPN, Dimitri Hérard.
Alors que l’insouciance des autorités est mise en cause face à l’intensification des cas de kidnapping, le Premier ministre Joseph Jouthe en a appelé lundi à l’unité de la population pour mettre fin à ce phénomène qui endeuille et appauvrit les familles haïtiennes. Le chef du Gouvernement a admis que le pays fait face actuellement à une situation catastrophique.