De nouvelles informations sur l’incendie au centre de détention pour immigrants à la ville frontalière Mexique Ciudad Juarez. Des poursuites judiciaires sont entamées contre les responsables du centre. On en sait également un peu plus sur les pays d’origine des 39 migrants décédés au centre de détention situé à quelques mètres de la ville Américaine El Paso, Texas.
Plusieurs agents et d’autres employés en charge lors du sinistre sont poursuivis par la justice mexicaine pour homicide. Ils sont accusés de n’avoir pas volé au secours des victimes en dépit de leurs nombreux cris de détresse.
Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux plusieurs employés du centre ont été remarqués en train d’abandonner leur poste alors que les détenus criaient à l’aide.
Sur les 68 immigrants placés en détention au centre Ciudad Ciudad Juarez, 39 ont perdu la vie alors que 29 autres sont grièvement blessés.
Accusant les détenus d’avoir provoqué le sinistre en moins de 24 heures après le drame, le président mexicain Manuel Lopez Obrador a changé de discours appelant maintenant à une investigation approfondie pour fixer les responsabilités. Andrez Manuel Lopez Obrador annonce que des mandats seront décernés contre les agents et employés chargés de la sécurité du centre le jour de l’incendie.
Une immigrante vénézuélienne, dont le mari a été transféré au Centre le jour de l’incendie, affirme avoir été témoin du drame. Aucun des agents en charge n’a fait quoique ce soit pour ouvrir les portes du centre de détention, a-t-elle déploré.
C’est aussi la conclusion de Sara Irene Herrerias Guerra, procureure fédérale mexicaine chargée des droits de l’homme. “Aucun des fonctionnaires ni des agents de sécurité privée n’a fait quoi que ce soit pour ouvrir la porte aux migrants qui se trouvaient à l’intérieur, là où le feu a pris”, a regretté madame Guerra.
Des organisations de défense des droits des immigrants ont déploré cet incident qui à leur avis est une preuve des mauvais traitements infligés aux migrants traités comme des criminels alors qu’ils sont seulement à la recherche d’une vie meilleure pour eux et pour leurs familles.
“Ces centres de détention de migrants gérés par le gouvernement mexicain sont connus pour être abusifs, surpeuplés et dangereux, et fournissent rarement de la nourriture ou de l’eau en quantité suffisante.”, a critiqué Guerline Jozef, cofondatrice et directrice exécutive de “Haitian Bridge Alliance”, une organisation de défense des droits des immigrants à la frontière Sud des Etats-Unis et du Mexique. La militante a également déploré le comportement du chef de l’Etat mexicain, qui avait jeté la responsabilité du drame sur les victimes avant même d’avoir investigué la situation. “Nous demandons au gouvernement mexicain d’enquêter immédiatement sur cet incident afin de répondre aux nombreuses questions qui restent sans réponses : pourquoi les migrants n’ont-ils pas été libérés du centre de détention lorsque l’incendie s’est déclaré et quelles sont les conditions qui ont conduit à ce brasier ?”, a-t-elle questionné dans un communiqué publié au lendemain du drame.
Pas de migrants haïtiens parmi les personnes décédées
Dans ce communiqué envoyé à la rédaction de CaribbeanTelevisionNetwork, l’organisation “Haitian Bridge Alliance” a également apporté des précisions sur les pays d’origine des victimes.
Les détenus décédés seraient de la Colombie, l’Equateur, du Guatemala, du Honduras, et du Venezuela, selon Haitian Bridge Alliance qui n’avait pas donné de détails sur les personnes blessées lors du sinistre.