Comme prévu, l’administration Biden a annoncé vendredi une prolongation de 18 mois du statut temporaire de protection (TPS) pour plus de 200 000 Salvadoriens.
La décision du ministère de la Sécurité intérieure permet à ces personnes, dont beaucoup vivent aux États-Unis depuis plus de vingt ans, de rester légalement dans le pays et d’obtenir un permis de travail.
Le TPS, créé par le Congrès en 1990, est une mesure humanitaire visant à protéger les personnes de l’expulsion vers des pays confrontés à des crises graves, telles que des catastrophes naturelles ou des conflits armés.
Actuellement, le programme protège environ un million d’immigrants originaires de 17 pays, dont le Venezuela, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, l’Afghanistan, le Soudan et le Liban, a rappelé l’Associated Press en annonçant la nouvelle de la prolongation du TPS pour les Salvadoriens.
Les Salvadoriens représentent l’un des groupes les plus importants bénéficiant du TPS, qui leur a été initialement accordé en 2001 après une série de tremblements de terre dévastateurs ayant frappé le pays d’Amérique centrale.
Cette prolongation s’inscrit dans le prolongement des efforts déployés par le président Joe Biden pour protéger les communautés d’immigrants vulnérables. Sous son administration, le TPS a été considérablement élargi, ce qui a permis de venir en aide à un plus grand nombre de populations.
Cette approche contraste fortement avec les politiques de l’ancien président Donald Trump, qui cherchait à mettre fin au TPS pour de nombreux groupes, y compris les Salvadoriens et les Haïtiens en situation irrégulière aux États-Unis.
Les recours juridiques introduits pendant le mandat de M. Trump ont retardé ces tentatives, mais ses promesses de campagne et ses actions passées ont suscité des inquiétudes parmi les détenteurs de TPS, craignant que Donald Trump puisse tenter de mettre en application ses promesses de campagne en procédant à la déportation de plusieurs millions d’immigrants.
Pour José Palma, résident de Houston et bénéficiaire du TPS salvadorien depuis 1998, cette prolongation est une bouée de sauvetage bien nécessaire. “Cela m’apporte la tranquillité d’esprit, une bouffée d’air frais. Cela fait 18 mois de plus que je suis protégé”, a déclaré José Palma à l’Associated Press.
La prolongation permet à Palma de continuer à subvenir aux besoins de ses enfants nés aux États-Unis et de sa femme, résidente permanente, tout en envoyant 400 dollars par mois à sa mère retraitée au Salvador.
L’impact économique des envois de fonds des Salvadoriens est considérable, puisqu’il est estimé à 7,5 milliards de dollars par an. Ces fonds constituent une source vitale de soutien pour les familles salvadoriennes et contribuent de manière substantielle à l’économie du pays.
Toute mesure visant à mettre fin au TPS pour les Salvadoriens pourrait perturber ce flux et tendre les relations entre les États-Unis et le Salvador.
Le président Nayib Bukele, qui a maintenu des liens étroits avec les dirigeants américains, a été un allié clé, en particulier dans les efforts de gestion des questions migratoires.
Sous l’administration de Bukele, le Salvador a connu une chute spectaculaire des crimes violents, passant de l’un des pays les plus dangereux au monde à une nation où le taux d’homicide est le plus bas jamais enregistré, a rappelé l’Associated Press.
En 2024, seuls 114 homicides ont été signalés, ce qui représente un net recul par rapport aux 6 656 homicides enregistrés en 2015. Cependant, les méthodes de Bukele, qui comprennent des incarcérations massives et des pouvoirs de police étendus dans le cadre d’un état d’exception, ont suscité des critiques internationales pour les violations potentielles des droits de l’homme.
Si la prolongation du TPS est un soulagement pour les Salvadoriens, les défenseurs de l’immigration avaient espéré des protections plus larges.
Les militants ont exhorté l’administration à étendre le TPS à d’autres pays confrontés à des situations désastreuses, tels que Haïti, le Venezuela et le Nicaragua.
Des milliers d’Haïtiens arrivés aux États-Unis dans le cadre du programme de liberté conditionnelle humanitaire, par exemple, restent vulnérables sans la protection du TPS, en particulier si une politique d’immigration plus restrictive est mise en œuvre sous la prochaine administration de Donald Trump.
La décision de l’administration Biden souligne l’importance du TPS pour la stabilité des communautés d’immigrants. Toutefois, à mesure que le paysage politique évolue, l’avenir du programme reste incertain. Les défenseurs des droits de l’homme continuent de réclamer des protections accrues afin de garantir que les populations vulnérables ne soient pas exposées au risque d’expulsion et d’instabilité.