L’Immigration and Customs Enforcement (ICE) planifie de renforcer sa présence en ligne pour repérer toute menace potentielle ou commentaire hostile visant son personnel et ses installations.
Cette initiative survient dans un environnement où les agents et cadres de l’agence font face à des menaces grandissantes sur les plateformes numériques et réseaux sociaux, d’après les autorités migratoires américaines.
Via un appel à manifestation d’intérêt diffusé en novembre dernier, l’organisme fédéral recherche des sociétés expertes en analyse de contenus en ligne, utilisant des technologies sophistiquées comme la géolocalisation, le profilage psychologique et l’identification faciale, selon The Independent.
Dans un document détaillé de 15 pages, ICE exprime son intention d’étendre sa surveillance aux sources ouvertes, au dark web et au deep web pour identifier les menaces potentielles. Les autorités soulignent que le personnel chargé de l’application des lois migratoires, leurs proches et les infrastructures d’ICE font face à des menaces de plus en plus nombreuses.
En conséquence, tout individu exprimant régulièrement des critiques envers ICE sur les médias sociaux ou mentionnant un agent particulier pourrait être placé sous surveillance. Cette démarche intervient alors que l’agence maintient déjà un contrat de 5,5 millions de dollars avec Barbaricum, une entreprise spécialisée en sécurité et renseignement située à Washington DC, contrat qui arrive à échéance en mars prochain, selon The Independent.
L’appel d’offres et les objectifs ont été publiés en novembre, suite à la victoire électorale de Donald Trump. Ce dernier s’est engagé à mettre en œuvre un programme d’expulsions massives, provoquant de vives protestations à l’échelle nationale.
L’agence a fixé la date limite de réponse au 6 janvier 2025, soit deux semaines avant la prise de fonction de Trump. Pour l’heure, l’attribution d’un nouveau contrat officiel reste incertaine.
La surveillance des discours en ligne n’est pas une nouveauté pour l’administration américaine. En 2020, le Federal Bureau of Investigation (FBI) avait déjà initié une procédure d’appel d’offres visant à mettre en place une surveillance approfondie des réseaux sociaux pour détecter les menaces potentielles.
L’établissement d’un nouveau contrat de surveillance, coïncidant avec l’instauration de politiques migratoires plus restrictives, suscite de vives inquiétudes. Durant le mandat de Trump, de nombreuses opérations d’interpellation et de contrôle ont été déployées à l’échelle nationale, n’épargnant pas les zones protégées comme les établissements scolaires, centres médicaux et édifices religieux.
Face à ces mesures drastiques, les mouvements de contestation s’intensifient dans tout le pays. Le dispositif de surveillance envisagé pourrait permettre aux autorités d’accroître la supervision des opposants aux politiques migratoires trumpistes et d’analyser plus finement les opinions exprimées en ligne concernant ICE.
D’après The Independent, ICE cherche aussi un prestataire capable d’identifier les failles numériques susceptibles d’exposer ses responsables à des cyberattaques. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie globale de l’administration Trump visant à confronter les autorités locales et étatiques réfractaires à sa politique migratoire, en brandissant la menace de couper les subventions fédérales ou d’entamer des procédures judiciaires.
Alors que le contrat actuel arrive à son terme et que l’attribution d’un nouveau marché reste incertaine, la question demeure quant à l’ampleur que prendra la surveillance d’ICE sur la dissidence en ligne.