C’est un Rameau Normil dévoué qui s’est adressé à la population lors de son premier point de presse conjoint avec le commandant de la Mission multinationale de support à la sécurité (MSS), l’inspecteur de Police Kenyan Godfrey Otunge, à la direction générale de la police nationale d’Haïti à Clercine ce lundi 8 juillet 2024.
D’entrée de jeu, le nouveau patron de la police haïtienne annonce la couleur : “Nous devons agir sans tarder sur la question de la sécurité. Il y a eu plusieurs réunions avec la mission kenyane pour aborder la question de sécurité,” dit-il.
“Nous étions dans la période d’évaluation et de planification des actions que nous prendrons pour lutter contre les gangs armés”, informe Rameau Normil, qui plaide pour ce qu’il appelle un mariage entre la population et la police.
Selon les évaluations du nouveau commandement de la PNH, “Il y a 7 communes qui n’ont pas de présence policière depuis 2 ans. Les bâtiments sont vides et cela permet aux gangs d’attaquer plus facilement les commissariats”.
“Je prends toutes les mesures pour permettre à tous les policiers de regagner leur poste, tout comme nous luttons pour permettre à la population de regagner ses foyers qu’elle a fuis à cause de la violence des gangs armés”.
L’occasion pour Rameau Normil de faire le point sur les dispositions de la PNH ayant, dit-il, déjà renforcé la base de la Brigade d’opération et d’intervention (BOID) située dans le quartier de Fort National à Port-au-Prince. La police a également repris le contrôle total de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti (HUEH) utilisé par les gangs pour attaquer le Palais National et d’autres bâtiments du centre de la ville.
“Lawouze taye banda toutan solèy pa leve (La rosée règne tant que le soleil ne se lève pas, ndlr)”, balance Rameau Normil en s’adressant aux gangs qui sèment la terreur dans le pays, arguant que la PNH va revoir ses stratégies d’intervention “désuètes” pour s’en prendre aux malfrats. “Il n’y a ni jour ni date pour les opérations… Nous avons des stratégies pour attaquer les gangs parce que nous savons comment ils fonctionnent. La récréation est terminée. Je vous garantis que nous devrons bientôt circuler partout dans le pays”.
“Je donne à toute la police le pouvoir d’attaquer les gangs partout dans le pays”, indique le chef de la police, qui dit avoir le support des autorités du conseil présidentiel de transition, du Premier ministre Garry Conille et des autres membres du gouvernement.
La population doit cesser d’être la proie des bandits. Et il ne doit pas y avoir de territoire perdu dans le pays. Tout le pays doit être contrôlé par l’État, conclut-il.
Pour sa part, le commandant de la Mission multinationale de support à la sécurité (MSS), l’inspecteur de Police Kenyan Godfrey Otunge, renouvelle la volonté de la police kenyane à accomplir sa mission en Haïti conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
“Nous avons un travail à faire et nous réussirons dans notre travail afin de permettre à la paix de revenir sur l’ensemble du territoire d’Haïti. Nous sommes prêts à travailler avec des partenaires internationaux engagés pour une nouvelle Haïti. Il n’y a aucune possibilité que nous échouions dans notre mandat”, dit-il.
“C’est le Conseil de sécurité qui nous a donné le mandat d’appuyer la police haïtienne pour rétablir la sécurité et créer les conditions sécuritaires permettant la tenue d’élections dans le pays. Nous aiderons la police à se renforcer et nous sommes très déterminés à mener avec elle des opérations conjointes pour lutter contre les gangs et améliorer la sécurité dans le pays”, indique le commandant de la Mission multinationale de support à la sécurité (MSS), l’inspecteur de Police Kenyan Godfrey Otunge.
“Dans nos opérations, nous nous plierons aux lois internationales et nationales pour mener à bien notre mandat dans le respect des droits humains,” conclut Godfrey Otunge.