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Haïti-Politique : Le groupe Montana élargi pose ses nouvelles conditions pour des négociations politique avec Ariel Henry

CTN News

C’est la deuxième proposition soumise en moins d’un mois par les signataires de l’accord de Montana en réaction à la contre-proposition du premier ministre de facto Ariel Henry les invitants à rejoindre à son pouvoir exécutif monocéphale.

Le premier ministre de facto, à la suite des deux rencontres avec la représentante du bureau de suivi de l’accord de Montana l’ancienne ministre Magalie Comeau Denis, avait proposé de reformer le gouvernement en y introduisant des membres important de l’accord du 30 aout dont l’économiste Fritz Alphonse Jean et l’ancien sénateur Steven Irvenson Benoit respectivement président et premier ministre élu de l’accord dit de Montana.

Dans un document intitulé « Propositions du consensus politique Montana élargi, PEN modifié et GREH pour la mise en œuvre effective des éléments soumis par le pouvoir en place et avancer avec le dialogue politique », dont Zoomhaitinews a pris connaissance, les acteurs de Montana et leurs alliés ont proposé quatre points ‘’essentiels’’ pour le déroulement des négociations.

Le groupe Montana élargi propose ‘’un front commun des patriotes unis contre l’insécurité et la corruption, un consensus suffisant sur les modifications essentielles à apporter à la constitution pour rendre nos institutions démocratiques plus fonctionnelles, la mise en place de structures transparentes et crédibles pour la réalisation des élections dans un environnement apaisé favorisant un fort taux de participation garantissant une légitimité certaine aux futurs élus et un programme d’apaisement social permettant de soulager les souffrances des plus démunis’’, lit-on dans le document de 7 pages, document déjà soumis au premier ministre qui n’a pas encore réagit, selon nos sources.

Ces points, suivant ce qui est écrit dans le nouvel agenda de discussion ‘’rencontrent les préoccupations des représentants et représentantes du Consensus Politique Montana élargi qui n’émettent donc aucune réserve, quant à leurs objectifs, à ce qu’ils fassent partie du menu du dialogue politique devant aboutir à ce consensus national indispensable pour sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enlise’’.

En outre, les acteurs de Montana élargi plaident pour la mise en œuvre de ces éléments, que les différentes mesures à prendre pour assurer leur efficacité et leur durabilité, soient discutées et définies pour qu’ils ne demeurent pas de simples vœux.

Pour une solution nationale à la crise

S’agissant du caractère national de la solution à la crise les membres du groupe Montana élargi se veulent ferme tout en précisant avoir maintenu le dialogue permanent avec les différentes entités sociales et politiques pour arriver à un compromis national. Pour ce faire, ils proposent une démarche par étape. D’abord pour « construire un consensus avec le pouvoir en place et ensuite travailler à l’intégration des différentes entités majeures de la société civile et politique n’appartenant à aucun accord soulignant que « cette méthode a permis l’obtention du Consensus Politique Montana-PEN Modifié-GREH ».

Vers la mise en place d’un comité de médiation pour arbitrer les négociations

C’est le vœu des deux parties, si l’on fait foi au document du groupe Montana élargi indiquant que les deux protagonistes semblent favorables à la formation de ce comité devant être constitué de 3 membres pour favoriser le bon déroulement des négociations.

Sur ce point « il demeure entendu que les tenants du Consensus politique Montana élargi tout en restant attachés à un dialogue politique direct, n’excluent nullement le recours à une médiation nationale, internationale ou mixte si leur bonne volonté et leur disponibilité à mettre un point d’arrêt à cette souffrance intenable venaient à se heurter à des obstacles insurmontables. Dans ce cas, les parties se mettent d’accord pour que cette médiation élabore et respecte les règles indispensables à sa réussite », renchéri le document.

Sur le bilan du gouvernement provisoire en place et la nécessité d’un consensus

Le groupe Montana élargi est revenu également dans son document sur le bilan ‘’désastreux’’ de l’administration du premier ministre de facto Ariel Henry caractérisé par ‘’l’augmentation du coût de la vie, la corruption, l’impunité, l’extension des territoires contrôlés par les gangs, les kidnappings, les viols collectifs des femmes comme des enfants, les massacres odieux et les milliers de déplacés internes, la migration massive, la désespérance accrue, les bûchers de cadavres, l’horreur tout simplement, ne s’aurait s’accommoder d’une quelconque continuation’’. D’où l’urgence de ce consensus nécessaire afin de ‘’rompre d’avec cette dégénérescence’’ […] ’’ou la peur, les crimes ignobles’’ sont monnaies courantes, fustigent les tenants de Montana.

Le consensus est une des conditions nécessaires à la résolution de la crise afin de permettre de rétablir le fonctionnement des institutions constitutives de l’ordre républicain, faciliter un retour à l’ordre démocratique et promouvoir la culture de la légalité, et ainsi éviter que le gouvernement issu des élections ne soit lui-même un gouvernement de transition qui s’en retrouvera handicapé. Ce qui, disent les membres du groupe de Montana, peut contribuer à établir sur une base transitionnelle le fonctionnement du pouvoir judiciaire ; prendre en compte le mandat des seuls élus qui subsistent et l’articuler avec l’organe de contrôle de la transition pour créer le pouvoir législatif de la transition avec un pouvoir effectif de contrôle de l’action gouvernementale ; rétablir, sur une base consensuelle et transitionnelle, la structure du pouvoir exécutif et installer un gouvernement de consensus, selon des critères établis.

Plus loin dans ce document, le groupe Montana élargi plaide pour la création d’un environnement propice à la réussite du processus de dialogue politique avec des objectifs clairement définis afin de débloquer la situation de crise de gouvernabilité et de gouvernance pour rétablir la paix sociale et la stabilité politique ; s’entendre sur les grandes lignes d’un programme, constituer, sur la base du programme réaliste et des critères conséquents, un pouvoir consensuel légitime avec des personnalités compétentes, crédibles, intègres et capables d’inspirer confiance à la population et de rétablir le fonctionnement régulier des deux autres pouvoirs de l’État (Judiciaire et Législatif) pendant la période de transition.

Enfin le groupe Montana élargi propose que les négociations se déroulent dans un cadre approprié et dans un lieu neutre qui peut être un hôtel de la capitale dont les coûts seront pris en charge à part égale par les 2 parties dans la perspective d’une entente qui doit être trouvée dans une période de 15 jours.

Cette entente doit, entre autres, créer les conditions politiques pour la réduction drastique de la violence armée, de l’insécurité et le démantèlement des gangs armés, la tenue du dialogue national sur les problèmes fondamentaux de la nation, y compris les questions en lien avec la Constitution et les partis politiques dans son cadre de référence, la lutte systématique contre la corruption et l’impunité et la mise en œuvre des mécanismes de reddition de compte [..].

Ces négociations auxquelles les deux parties devront designer des participants doivent se dérouler en présence d’observateurs nationaux et internationaux dans le respect, sans aucune forme de violence verbale, avec une méthodologie facilitant le progrès des discussions. Cette nouvelle proposition des acteurs du groupe Montana élargi recommande également une gestion démocratique et sérieuse des séances de discussion, la tenue d’un point de presse régulier sur l’avancement du processus.

Il reste à savoir maintenant qu’elle sera la réaction du premier ministre Ariel Henry et ses alliés à propos de cette nouvelle proposition relative à des négociations pour la résolution de la crise politique haïtienne qui a déjà trop duré.

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