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Haïti-Politique : Déterminé à changer la Constitution en vigueur, Jovenel Moïse affirme être en discussion depuis trois mois avec l’opposition

CTN News

Le président Jovenel Moïse a réaffirmé, vendredi 23 octobre, sa ferme volonté de changer la constitution haïtienne du 29 mars 1987 par voie référendaire, appelant les différents secteurs de la vie nationale à trouver une entente sur le sujet.

Le chef de l’Exécutif a, dans une adresse à la nation vendredi soir sur la Télévision nationale d’Haïti, assuré qu’il n’a aucun intérêt personnel ni électoral dans le projet relatif au changement de la loi-mère.

« Je ne demande pas de changer la charte fondamentale pour en jouir des avantages. Je prends l’engagement solennel de ne pas me porter candidat aux prochaines élections qui seront organisées sous l’égide de la nouvelle constitution », a déclaré le chef de l’Etat précisant que sa seule motivation est de « mettre fin à l’instabilité, à l’exclusion politique, et placer le pays sur la voie du changement et du développement socioéconomique. »

Jovenel Moïse a affirmé que la constitution en vigueur ne correspond pas à la réalité actuelle du pays.

« Le pays mérite une constitution moderne, adaptée aux exigences et aux défis qui attendent la nation au XXIe siècle, tout en conservant les bons héritages démocratiques de celle de 1987. La nouvelle constitution devrait être adaptée à notre culture, simple, claire, facilement applicable. Elle doit faciliter la gouvernance du pays sans qu’il n’y ait collusion entre les trois pouvoirs de l’État », a justifié le président de la République.

Le locataire du palais national a toutefois reconnu la nécessité d’un consensus entre tous les acteurs sur la question et le fait que tous les secteurs et les forces organisées du pays doivent se prononcer sur le changement de la Constitution qui sera soumis au référendum. « À travers un référendum, le peuple décidera s’il acceptera ou pas la nouvelle constitution », a renchéri Jovenel Moïse.

Jovenel Moïse dit négocier personnellement depuis trois mois avec de farouches opposants…

Le chef de l’Etat a par ailleurs confirmé être en discussion avec d’importants acteurs de l’opposition, indiquant que ces négociations sont à « une phase très avancée ».

« Depuis trois mois, j’ai pris personnellement l’engagement de discuter avec plusieurs secteurs et d’importants acteurs de la scène politique sur plusieurs sujets qui devraient permettre au pays de prendre la voie du changement, de la stabilité, de la croissance et de la réconciliation. Ces pourparlers qui sont à une phase très avancée vont se poursuivre », a laissé entendre Jovenel et d’ajouter : « ce qui m’a plu, c’est le fait que des acteurs et des personnalités qui m’étaient totalement opposés, qu’on croyait qu’on n’arriverait jamais à se parler, et voilà qu’aujourd’hui nous avons mis de côté notre orgueil pour sauver la patrie, le pays ».

Le président qui a reconnu que les efforts pour parvenir à une entente sont souvent minés par la méfiance a déclaré qu’« il est temps que nous signions un pacte de confiance que nous accepterons tous de respecter sans que personne ne se sente perdant mais que nous soyons tous des gagnants ».

Les élections organisées après le référendum constitutionnel ?

Jovenel Moïse s’est néanmoins donné le soin de rappeler une fois de plus à ceux qui s’accrochent à son départ au plus tard le 7 février prochain pour faire place à un gouvernement de transition que c’est par les élections qu’il faut accéder au pouvoir.

« Les élections pour renouveler le personnel politique sont le plus gros chantier qui nous attend après le référendum constitutionnel. C’est le peuple qui m’avait donné le pouvoir, je dois lui offrir la possibilité de choisir ceux qu’il veut pour le diriger après le 7 février 2022 », a martelé Jovenel Moïse.

Le chef de l’État a en outre indiqué que son successeur doit être issu d’élections libres, honnêtes, démocratiques, inclusives et transparentes soulignant qu’il a mis dans le budget 2020-2021 de l’argent pour l’organisation des élections et du référendum.