Washington met fin aux programmes de regroupement familial pour sept pays, dont Haïti

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Le département de la Sécurité intérieure (DHS) américain a annoncé ce vendredi la suppression de l’ensemble des programmes de libération conditionnelle pour regroupement familial concernant sept pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Cette décision affecte directement des milliers de ressortissants colombiens, cubains, équatoriens, salvadoriens, guatémaltèques, haïtiens et honduriens, ainsi que leurs proches immédiats.

Dans un communiqué publié ce mercredi, le DHS justifie cette mesure drastique par des préoccupations sécuritaires et accuse l’ancienne administration d’avoir détourné l’usage prévu de la libération conditionnelle humanitaire.

Une rupture avec les politiques d’immigration humanitaire

« Cette administration met fin à l’abus de la libération conditionnelle humanitaire qui permettait à des étrangers mal contrôlés de contourner le processus traditionnel de libération conditionnelle », affirme le département dans son communiqué officiel. L’administration Trump soutient que ces programmes n’ont jamais été conçus pour fonctionner de cette manière et entend désormais revenir à un examen au cas par cas, tel que prévu initialement par le Congrès.

Le DHS présente cette décision comme « un retour nécessaire à des politiques de bon sens et un retour à l’Amérique d’abord ». Selon l’agence fédérale, les programmes de regroupement familial comportaient « des failles de sécurité causées par un contrôle insuffisant que des acteurs malveillants et frauduleux pouvaient exploiter pour entrer aux États-Unis, ce qui posait un niveau de risque inacceptable ».

Dans son argumentaire, le département souligne que « le désir de réunir les familles ne l’emporte pas sur la responsabilité du gouvernement de prévenir la fraude et les abus et de maintenir la sécurité nationale et la sécurité publique ». L’administration affirme ainsi donner la priorité « à la sûreté, à la sécurité et au bien-être financier et économique des Américains ».

Un calendrier serré pour des milliers de personnes

Un avis publié au Registre fédéral précise les modalités d’application de cette suppression. Pour les étrangers qui ont été admis sur le territoire américain dans le cadre de ces programmes et dont la libération conditionnelle n’a pas encore expiré au 14 janvier 2026, celle-ci prendra fin automatiquement à cette date.

Une exception notable est prévue : si une personne a déposé un formulaire I-485 (demande d’enregistrement de résidence permanente ou d’ajustement de statut) qui a été envoyé par courrier ou déposé électroniquement au plus tard le 15 décembre 2025, et que cette demande est toujours en cours d’examen le 14 janvier 2026, sa libération conditionnelle restera valide. Dans ce cas, le statut sera maintenu « jusqu’à ce que leur période de libération conditionnelle expire ou que nous prenions une décision finale sur leur formulaire I-485 en attente, selon la première éventualité », précise le communiqué.

Si la demande I-485 est refusée, « leur période de libération conditionnelle sera résiliée, et ils devront quitter les États-Unis immédiatement », avertit le DHS.

Révocation de l’autorisation de travail

La fin de la libération conditionnelle entraîne automatiquement la révocation de l’autorisation de travail qui en découlait. « Lorsque nous mettons fin à la période de libération conditionnelle d’un étranger dans le cadre des programmes de regroupement familial, nous révoquons également son autorisation d’emploi basée sur cette libération conditionnelle », indique l’agence. Chaque personne concernée recevra une notification individuelle du département l’informant de la fin de son statut et de la révocation de son permis de travail.

Pour les personnes qui n’auront plus de base légale pour rester sur le territoire américain après la suppression des programmes, le DHS exige un départ avant la date de fin de leur libération conditionnelle. « Les étrangers qui n’ont pas de base légale pour rester aux États-Unis après la résiliation des programmes de regroupement familial doivent quitter les États-Unis avant la date de fin de leur libération conditionnelle », insiste le communiqué.

Le département encourage ces personnes à utiliser l’application CBP Home pour signaler leur intention de quitter le pays. Des incitations sont proposées, notamment « une prime de sortie, une assistance financière et pour les documents de voyage, et l’annulation des amendes civiles » pour les personnes éligibles.

Cette décision s’inscrit dans la stratégie plus large de l’administration Trump de restreindre l’immigration et de mettre fin aux programmes considérés comme trop permissifs par l’actuel gouvernement. Elle affecte particulièrement les communautés haïtiennes, centraméricaines et sud-américaines qui avaient bénéficié de ces programmes pour se réunir avec des membres de leur famille déjà établis aux États-Unis.


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