Washington conditionne le financement de la force de suppression des gangs à l’approbation de sa résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU

Emmanuel Paul
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Le déploiement de la force de suppression des gangs pourrait être compromis sans l’action immédiate des Nations unies.

Les États-Unis menacent de ne pas financer la prochaine mission multinationale en Haïti si la résolution n’est pas approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

L’administration américaine avertit que son soutien financier à la Force de répression des gangs en Haïti (MSS) ne pourra être garanti si le Conseil de sécurité de l’ONU n’approuve pas le plan visant à élargir cette mission.

« Le soutien que les États-Unis apportent à la MSS, et ce que nous avons fourni, expirera à la fin du mois de décembre », a déclaré le chargé d’affaires américain en Haïti, Henry Wooster, cité par Reuters et rapporté par le Latin Times.

Dans une résolution introduite le mois dernier, les États-Unis et le Panama avaient proposé la création d’une « force de suppression des gangs » pouvant compter jusqu’à 5 500 personnels en uniforme.

Selon le Latin Times, cette force disposerait de pouvoirs d’arrestation et de détention, ainsi que de capacités et d’équipements de niveau militaire.

L’initiative répond au constat que les forces actuellement déployées en Haïti ne parviennent pas à reprendre du territoire aux gangs, lesquels contrôlent une grande partie de Port-au-Prince.

Le schéma présenté prévoit des contributions en troupes et en financement par plusieurs pays, certains — Canada, Salvador, États-Unis et Kenya — fournissant une « orientation stratégique », d’après le Latin Times.

Les troupes kényanes devraient bientôt quitter Haïti. Le président William Ruto en avait fait l’annonce lors d’un discours à la tribune des Nations unies dans le cadre de la 80ᵉ Assemblée générale. La MMAS devrait être remplacée par la Force de suppression des gangs, mais à condition que la résolution américano-panaméenne soit approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Côté américain, l’avertissement est explicite : à défaut d’une décision du Conseil de sécurité élargissant le mandat, la période de financement en cours arrivera à terme fin décembre. Ce signal place les Nations unies devant une échéance immédiate : décider d’un mandat renforcé (incluant la nouvelle force anti-gangs) ou assumer le risque d’un repli du soutien financier américain.

Le Latin Times précise que le plan américano-panaméen vise à doter la mission de moyens coercitifs adaptés à la menace, sur fond de difficultés persistantes à restaurer la sécurité et à récupérer des zones sous l’emprise de groupes criminels. L’idée d’un dispositif élargi, articulé autour d’un noyau multinational doté d’outils judiciaires (arrestation, détention) et de capacités létales encadrées, s’inscrit dans cette logique.

Au plan politique, l’avertissement américain met la pression sur le Conseil de sécurité, sans préjuger de l’issue des discussions. Ni calendrier de vote ni modalités opérationnelles complémentaires ne sont détaillés dans les éléments rapportés par le Latin Times. L’enjeu immédiat tient à la continuité du financement et à l’adoption (ou non) du format élargi proposé en août.

Scathing Reports Find US Military Failures in 2020 Kenya Attack 

Sources : Latin Times (Demian Bio), s’appuyant sur des citations rapportées par Reuters.

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