Une opération d’Immigration and Customs Enforcement (ICE) à Vancouver, dans l’État de Washington, a déclenché une vague d’indignation nationale.
Selon des informations rapportées par The New Republic, un immigrant sans antécédents judiciaires, Wilmer Toledo-Martinez, a été violemment attaqué par un chien d’assaut alors qu’il se trouvait devant son domicile le 14 novembre.
Pour la sénatrice démocrate Patty Murray, cet usage de la force dépasse toute mesure acceptable et doit entraîner des conséquences. Elle exige désormais la libération immédiate du père de famille, toujours détenu malgré ses blessures.
Un stratagème d’agent fédéral qui conduit à une attaque brutale
Toledo-Martinez vit depuis l’adolescence aux États-Unis. Son épouse et leurs trois jeunes enfants — âgés de 2, 3 et 7 ans, tous citoyens américains — dépendent de lui.
Le matin des faits, un agent fédéral se faisant passer pour un ouvrier du bâtiment frappe à sa porte. Il prétend avoir accidentellement heurté son véhicule. Or, selon The New Republic, il s’agissait en réalité d’un agent d’ICE opérant sous couverture.
Lorsque Toledo-Martinez sort vérifier sa voiture, il décline son nom. Puis, en se dirigeant de nouveau vers sa maison pour récupérer ses documents d’assurance, un deuxième agent fédéral aurait libéré un chien d’assaut. L’animal se serait jeté sur lui et l’aurait mordu à plusieurs reprises, provoquant des blessures importantes, visibles sur des photographies transmises par la sénatrice Murray. Ses deux plus jeunes enfants auraient assisté impuissants à la scène.
Une vidéo montre l’homme menotté, un chien maintenu sur lui
D’après le reportage de The New Republic, une vidéo enregistrée dans les minutes suivant l’attaque montre Toledo-Martinez couché au sol, menotté, pendant qu’un agent retient le chien qui vient de l’attaquer.
Un autre officier, vêtu d’un gilet de sécurité, lui redemande son nom avant de le conduire vers un véhicule officiel.
Son avocate, Olia Catala, affirme que les agents auraient refusé de lui fournir une prise en charge médicale immédiate malgré la gravité apparente de ses blessures. Invitée sur The Don Lemon Show, elle rapporte que son client a dû supplier pour être conduit à l’hôpital. Elle cite également une phrase prononcée, selon elle, par l’un des agents.
« Cela devrait troubler la conscience de chacun » : la sénatrice Murray condamne l’attaque
Dans un communiqué très ferme, Patty Murray appelle à une enquête approfondie. Elle estime que la scène est incompatible avec les principes fondamentaux de l’État de droit. « Cela devrait troubler la conscience de chacun d’entre nous », a déclaré la sénatrice Murray, ajoutant que : »Je refuse de vivre dans un pays où des agents fédéraux peuvent lâcher des chiens d’assaut sur des résidents paisibles sans rendre de comptes. »
La sénatrice exige également la fin de la détention de Toledo-Martinez. « Je demande sa libération immédiate du centre NWIPC. Il n’a aucun antécédent criminel, il ne représente aucune menace pour la communauté et il a besoin de soins médicaux urgents, des soins qu’ICE continue de lui refuser. »
Toujours détenu malgré les blessures
Après l’attaque, Toledo-Martinez a été transféré au Northwest ICE Processing Center de Tacoma, où il est toujours incarcéré. Selon son avocate, il souffre de blessures qui nécessitent un suivi spécialisé.
Pour les défenseurs des droits humains, il est incompréhensible qu’un immigrant sans casier judiciaire, non armé, se retrouve attaqué par un chien puis placé en détention prolongée.
L’affaire soulève déjà des questions sur les protocoles d’intervention fédéraux, notamment l’usage de chiens d’assaut dans des opérations visant des individus non violents.
Sous l’administration Trump, les opérations d’ICE se sont intensifiées dans plusieurs États, avec une présence accrue d’unités K9. Des organisations de défense des droits civiques dénoncent une escalade dans l’usage de la force, en particulier lors d’arrestations menées dans des quartiers résidentiels.
Pour Patty Murray, cette affaire illustre une dérive inquiétante. « Nous ne pouvons pas tolérer une Amérique où des pratiques aussi déshumanisantes deviennent la norme. »
Sollicitée par The New Republic, l’agence ICE n’a pas fourni d’explications détaillées concernant les raisons ayant motivé l’usage d’un chien d’assaut dans cette opération ayant conduit a l’arrestation d’un père de famille sans antécédent judiciaire.



