Washington relance les demandes des visas d’étudiants mais impose l’accès aux réseaux sociaux

Emmanuel Paul
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Les autorités américaines ont rouvert l’accès aux visas pour les étudiants étrangers. Elles ont toutefois introduit de nouvelles exigences jugées controversées. Chaque demandeur devra rendre visibles ses comptes de réseaux sociaux aux agents consulaires, sous peine de se voir refuser l’entrée sur le territoire, selon The Associated Press.

Dans un communiqué publié mercredi, le département d’État a confirmé la levée de la suspension des visas étudiants, en vigueur depuis mai. Toutefois, les nouvelles directives imposent que les profils sociaux des candidats soient accessibles en mode “public”, afin de permettre une vérification renforcée de leurs activités en ligne.

“Les agents rechercheront tout indice de discours hostile envers les États-Unis, ses citoyens ou ses institutions”, précise la note officielle. Un refus de collaborer sera interprété comme une tentative de dissimulation.

L’annonce intervient alors que des milliers d’étudiants internationaux, notamment originaires de Chine, d’Inde, du Mexique ou des Philippines, attendaient la reprise des entretiens pour préparer leur venue avant la rentrée universitaire.

Mercredi, un doctorant chinois installé au Canada a obtenu un rendez-vous à l’ambassade américaine. “J’ai été soulagé. Je consultais le site plusieurs fois par jour”, a-t-il confié, souhaitant garder l’anonymat, a rapporté The Associated Press.

Ce durcissement s’inscrit dans une politique migratoire plus large menée par l’administration Trump.

Au printemps, le gouvernement avait temporairement annulé les visas de milliers d’étudiants, certains n’ayant commis que des infractions mineures. Une décision rapidement partiellement annulée face à la controverse.

Parallèlement, le président Trump a exprimé sa volonté de limiter l’accès aux grandes universités américaines. Il a notamment suggéré de plafonner à 15 % le nombre d’étudiants étrangers à Harvard, une université dont le quart des effectifs est constitué d’étudiants internationaux.

Des voix s’élèvent contre la nouvelle politique. Pour Jameel Jaffer, directeur de l’institut Knight First Amendment de l’université Columbia, “cette mesure rappelle les pratiques de la Guerre froide”. Selon lui, elle pourrait dissuader la liberté d’expression : “Elle confère aux agents consulaires un rôle de censeur, au détriment du débat démocratique”, a rapporté The Associated Press.

En parallèle, les États-Unis ont lancé un ultimatum à 36 pays, leur donnant deux mois pour renforcer leur système de vérification des voyageurs. À défaut, leurs citoyens pourraient être soumis à des restrictions d’entrée, rejoignant une liste noire déjà composée de douze pays.

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