Une juge fédéral ordonne à l’administration Trump de ramener aux États-Unis un homme du Maryland, expulsé par erreur vers le Salvador malgré une décision de justice en sa faveur.
La juge Paula Xinis, siégeant à Greenbelt (Maryland), a donné jusqu’à lundi soir aux autorités pour corriger ce qu’elle a qualifié d’« expulsion illégale », selon le New York Times.
Kilmar Armando Abrego Garcia, un immigrant salvadorien dont l’épouse et les enfants sont citoyens américains, avait été arrêté puis expulsé le 15 mars dernier, sans que les procédures judiciaires soient respectées.
D’après la juge, la décision des autorités de renvoyer Monsieur Garcia dans un pays où il a été placé dans une prison tristement célèbre est sans fondement juridique.
« Lorsqu’il y a des accusations de liens avec des groupes criminels, elles doivent être traitées à travers une procédure judiciaire rigoureuse — et ce n’est pas ce que j’ai vu ici », a déclaré la juge Xinis lors de l’audience, selon ce qu’a rapporté le New York Times.
Cette affaire est un témoignage de la pression croissante exercée par l’exécutif pour accélérer les expulsions, souvent en s’appuyant sur des soupçons de lien avec des gangs, comme le MS-13. Bien que le département de la Justice accuse M. Abrego Garcia d’avoir des liens avec cette organisation criminelle, les preuves fournies jusqu’ici semblent faibles, et l’intéressé nie catégoriquement toute implication, a rappelé le New York Times.
L’administration Trump, dans des documents récents, a reconnu que l’expulsion de M. Abrego Garcia avait été une erreur, mais a laissé entendre qu’il serait difficile de le faire revenir. Cette position n’a pas convaincu la juge, qui a insisté sur la responsabilité du gouvernement de réparer ses torts.
À l’extérieur du tribunal vendredi, des manifestants ont exprimé leur solidarité avec M. Abrego Garcia, appelant à plus de justice et à un respect strict des droits des migrants.
Abrego Garcia n’est pas le seul immigrant expulsé à tort au Salvador. Des avocats de plusieurs autres personnes ont clamé l’innocence de leurs clients. C’est le cas notamment d’un footballeur professionnel vénézuélien expulsé vers le Salvador pour un simple tatouage de son équipe de cœur, le Real Madrid. Le tatouage est interprété par le gouvernement comme une preuve d’appartenance au gang Tren de Aragua d’Amérique centrale.