L’administration Trump n’a pas l’autorisation de déporter une étudiante en doctorat à l’Université Tufts, dans le Massachusetts.
Rumeysa Ozturk, une étudiante turque en doctorat à l’Université de Tufts, a été arrêtée par des agents de l’ICE en civil, une scène qui a rapidement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux.
Selon le New York Post, la juge fédérale Denise Casper a statué que l’administration Trump ne pouvait pas poursuivre la procédure d’expulsion d’Ozturk sans fournir de preuves tangibles des accusations portées contre elle. L’administration Trump avait accusé Rumeysa Ozturk de soutenir les militants palestiniens du Hamas, désignés comme terroristes par les États-Unis et plusieurs pays occidentaux. Mais aucune preuve n’a été fournie par le gouvernement américain pour corroborer ces allégations.
L’étudiante turque avait co-rédigé un op-ed pour dénoncer la façon dont son université traite le dossier de la guerre entre Israël et le Hamas. La doctorante avait demandé que l’Université Tufts rompe toute collaboration avec Israël en raison des atrocités en Palestine. Il n’y a aucune preuve que Rumeysa Ozturk ait commis des actes de vandalisme lors des manifestations pro-palestiniennes sur les campus des universités aux États-Unis.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre l’interpellation de la doctorante sur le campus même de son université à Medford, alors qu’elle s’apprêtait à mettre fin à son jeûne de Ramadan. Des agents en civil l’ont abordée, lui ont confisqué son téléphone et l’ont menottée avant de l’envoyer vers un centre de détention en Louisiane. Cette arrestation a suscité un vif débat sur la surveillance exercée par l’ICE à l’encontre des étudiants musulmans et des personnes d’origine arabe.
D’après Hollywood Unlocked, la jeune femme est connue pour son engagement sur les campus universitaires. En mars 2024, elle avait co-signé une tribune dans The Tufts Daily, critiquant la position de l’université sur les manifestations anti-israéliennes et appelant à rompre les liens avec des entreprises impliquées dans l’industrie militaire israélienne. Peu après, son nom a été ajouté à la Canary Mission, une base de données pro-israélienne recensant les militants jugés hostiles à Israël.
Des groupes de défense des droits humains dénoncent un abus de pouvoir, accusant l’administration Trump d’instrumentaliser les lois sur l’immigration pour réprimer les voix dissidentes. Des manifestations ont eu lieu à Somerville, où des centaines de personnes ont réclamé sa libération. La Constitution américaine, dans son premier amendement, garantit le droit aux protestations pacifiques, avaient rappelé les protestataires.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large. Sous Donald Trump, l’ICE a été critiquée pour avoir intensifié les arrestations de militants étrangers, notamment ceux engagés sur des sujets sensibles comme les droits des Palestiniens, la brutalité policière et les luttes raciales aux États-Unis.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a récemment annoncé que plus de 300 visas d’étudiants ont été révoqués. « Tous les étudiants internationaux qui s’engagent dans des activités disruptives seront renvoyés dans leur pays d’origine », avait menacé Marco Rubio.
Alors que la Cour fédérale a suspendu l’expulsion de Rumeysa Ozturk, la pression monte sur l’administration pour qu’elle justifie ses accusations. Ce cas pourrait établir un précédent majeur.