Razan Abu Zaher, une petite fille palestinienne âgée de quatre ans, est décédée dimanche dans un hôpital de la bande de Gaza après plus d’un mois de soins intensifs contre la malnutrition.
Hospitalisée depuis le 11 juin, son état s’est aggravé faute de traitements adaptés. “Il n’y avait rien pour la renforcer”, a confié sa mère à CNN, dévastée par l’impossibilité de la sauver.
Le décès de Razan s’ajoute à une liste grandissante d’enfants victimes de la faim dans l’enclave palestinienne.
Selon les autorités sanitaires locales, au moins 76 enfants sont morts de malnutrition à Gaza depuis le mois d’octobre 2023. Rien que ce week-end, quatre décès d’enfants, dont un bébé de trois mois, ont été enregistrés, a rapporté Latin Times.
La situation humanitaire ne cesse de se détériorer alors que l’entrée de l’aide humanitaire reste largement entravée.
Pour le cinquième mois consécutif, Israël limite sévèrement les livraisons de vivres, d’eau, de médicaments et de carburant dans le territoire, où vivent plus de deux millions de Palestiniens à la bande de Gaza. Le gouvernement israélien affirme que le Hamas détourne une partie de cette aide, ce que l’organisation palestinienne dément catégoriquement.
Des leaders mondiaux critiquent cette stratégie du gouvernement israélien. Ils dénoncent une manœuvre cynique visant à utiliser la faim comme arme de guerre pour décimer la population palestinienne à Gaza.
Le docteur Khalil Al-Daqran, porte-parole de l’hôpital où Razan a succombé, a qualifié la situation de “phase la plus critique de la famine”, dénonçant un “silence international sans précédent”, selon des propos rapportés par CNN.
Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a de son côté lancé une alerte devant le Conseil de sécurité, affirmant que les stocks alimentaires disponibles s’amenuisent dangereusement. “Ceux qui essaient d’en obtenir risquent d’être tués. Des gens meurent en cherchant simplement à nourrir leurs proches”, a-t-il déclaré à CNN. En juin, plus de 5 800 enfants ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition aiguë.
L’ONU note également une recrudescence de cas de dénutrition extrême dans les hôpitaux, où les soignants font face à un afflux de patients épuisés, souvent sans pouvoir leur fournir les traitements nécessaires. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a parlé vendredi d’une situation « profondément inquiétante ».
Dans un contexte de pénurie chronique, les personnels soignants assistent impuissants à des scènes insoutenables. « Honnêtement, je pense que les plus chanceux sont ceux qui meurent immédiatement », a témoigné auprès de CNN le docteur Sarmad Tamimy, un chirurgien engagé auprès de Medical Aid for Palestinians. Il évoque des blessés souffrant d’infections, de plaies infestées, ou encore de complications liées à l’absence de soins de base.
Depuis mai, plusieurs points de distribution de l’aide ont été mis en place par la fondation GHF, soutenue par les États-Unis et Israël. Mais ces zones sont devenues des lieux de danger mortel : près d’un millier de Palestiniens auraient été tués en tentant d’y accéder, sous les tirs ou les frappes des forces israéliennes, rapporte Latin Times.
Source: CNN