Au Texas, une opération menée par les agents de l’immigration (ICE) a tourné au fiasco : 47 personnes, dont neuf enfants, ont été interpellées lors d’un raid censé cibler un rassemblement de membres du gang vénézuélien Tren de Aragua.
Mais selon une enquête rapportée par Latin Times, l’événement n’était rien d’autre qu’une fête d’anniversaire pour un enfant. Les résultats de l’enquête révèlent qu’il n’y avait aucune présence de membre du gang Tren de Aragua, contrairement aux informations diffusées par les services de l’immigration.
L’intervention s’est déroulée en mars, au petit matin, dans une maison louée pour l’occasion. Selon Latin Times, les agents fédéraux, accompagnés des forces de l’ordre texanes, ont fait usage de grenades assourdissantes pour pénétrer dans la résidence.
Les familles présentes ont été prises de panique. Un témoin a raconté avoir hurlé à plusieurs reprises que des bébés se trouvaient dans la maison, mais cela n’a pas empêché les agents de lancer les dispositifs à l’intérieur, convaincus d’interrompre une réunion du Tren de Aragua, selon Latin Times.
La descente a d’abord été défendue par l’administration Trump comme une opération stratégique contre le gang vénézuélien. Pourtant, plusieurs semaines après l’intervention, aucun lien entre les personnes arrêtées et une quelconque activité criminelle n’a pu être établi. Latin Times confirme qu’aucun des détenus n’était affilié à un gang ni ne possédait de casier judiciaire.
L’un des hommes présents a déclaré au Texas Tribune qu’il fêtait à la fois le cinquième anniversaire de son fils et le 28e anniversaire d’un ami. Selon lui, les agents de l’ICE l’ont visé à cause de ses tatouages, que les autorités ont jugés suspects. Il affirme que ces tatouages – des étoiles – n’ont aucun lien avec un quelconque gang, et qu’il les avait faits à l’adolescence, en entrant dans le monde du travail, a rapporté Latin Times.
Bien que les noms des personnes arrêtées n’aient pas été publiquement divulgués par les autorités, Latin Times indique que le Texas Tribune a pu identifier 35 d’entre elles : la majorité sont des immigrants vénézuéliens. Nombre d’entre eux ont passé plusieurs semaines en détention avant d’être libérés avec des bracelets électroniques à la cheville.
L’un des enfants interpellés aurait même raté tant de jours d’école pendant sa détention qu’il a été retiré de son établissement public, selon Latin Times.
Aucune charge criminelle n’a été retenue contre les participants à cette fête familiale, transformée en drame par une erreur d’évaluation des forces de l’ordre.
Ce nouvel incident soulève de nombreuses questions sur les méthodes de l’ICE et la précipitation avec laquelle certaines opérations sont menées.
Pour les familles concernées, les conséquences sont bien réelles — et durables. Elles n’oublieront jamais ce jour qui était censé apporter de la joie aux familles impliquées.