Une coalition d’États s’oppose à la détention sans caution des immigrants imposée par le DHS

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

 La politique migratoire de l’administration Trump continue de susciter une forte résistance au niveau des États.

La procureure générale du Massachusetts, Andrea Joy Campbell, a annoncé avoir rejoint un groupe de 19 homologues pour contester en justice une directive du Département de la Sécurité intérieure (DHS).

Cette mesure fédérale impose la détention automatique de nombreux migrants sans possibilité d’obtenir une audience de libération sous caution.

Selon les informations rapportées par Newsweek, ce front commun d’États vise à bloquer une politique jugée contraire aux principes constitutionnels américains.

Dans un mémoire adressé à la cour, les procureurs affirment que la directive viole le droit au procès équitable et compromet gravement la protection des droits fondamentaux.

Pour Andrea Campbell, le message est clair : « Détenir indéfiniment des personnes qui ne représentent ni danger pour la société ni risque de fuite est inhumain et incompatible avec nos valeurs.  » La cheffe du parquet du Massachusetts insiste sur le fait que les États subissent directement les conséquences de cette approche sécuritaire, tant sur le plan humain qu’économique.

Une rupture avec la pratique judiciaire

Jusqu’à récemment, les immigrants en procédure de renvoi avaient la possibilité de solliciter une audience devant un juge afin d’obtenir une libération sous caution. La directive du DHS supprime cette option pour de larges catégories de personnes, les condamnant à une détention prolongée sans examen individuel. Ce qui est contraire aux prescrits des lois américaines, selon les procurreurs généraux.

Les procureurs signataires alertent sur l’effet dissuasif d’une telle politique : de nombreuses familles, craignant l’arrestation, pourraient éviter de recourir à des services essentiels comme les soins de santé ou les programmes alimentaires. « Cela ne fait qu’aggraver la précarité et accroître les risques sanitaires dans nos communautés », souligne le mémoire cité par Newsweek.

L’argument financier occupe une place centrale dans la contestation. Les signataires rappellent que les immigrants sans papiers représentent près de 5 % de la main-d’œuvre aux États-Unis. Leur exclusion brutale du marché du travail aurait, selon eux, des répercussions majeures sur l’économie locale et nationale.

La détention systématique est en outre particulièrement coûteuse. Les alternatives existantes, déjà mises en place par le DHS – comme les programmes de surveillance ou de contrôle administratif – coûtent beaucoup moins cher aux contribuables et se révèlent souvent plus efficaces. Pour les procureurs, le choix de la détention « aveugle » n’est donc pas seulement injuste mais également irrationnel sur le plan budgétaire.

Un accès limité à la justice

Autre point soulevé par la coalition : la difficulté pour les personnes détenues dans des centres isolés d’accéder à un avocat. Le placement en détention dans des lieux éloignés des grandes agglomérations empêche de nombreux migrants de bénéficier d’une défense adéquate, ce qui affaiblit considérablement leurs chances devant les tribunaux.

« Refuser à quelqu’un la possibilité de préparer sa défense avec un conseil, c’est miner le cœur même de l’État de droit », dénonce Andrea Campbell, citée par Newsweek.

 Alors que l’administration Trump défend une ligne dure en matière de politique migratoire et justifie la directive par des impératifs de sécurité, les procureurs généraux estiment qu’il s’agit d’une dérive autoritaire.

La justice fédérale devra trancher dans les prochains mois

Si les États obtiennent gain de cause, le DHS pourrait être contraint de revoir sa politique et de rétablir l’accès aux audiences de libération sous caution. Dans le cas contraire, la directive marquerait un précédent en élargissant considérablement les capacités de détention sans contrôle judiciaire.

En attendant, Andrea Joy Campbell affirme que le Massachusetts restera mobilisé : « Ce combat dépasse la question migratoire. Il s’agit de défendre la justice, l’humanité et l’équilibre de notre système démocratique. »

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