Un juge fédéral aux États-Unis a stoppé dimanche le renvoi de plusieurs dizaines d’enfants guatémaltèques. En effet, les avions étaient déjà prêts à partir du Texas. Cette intervention fait suite à une demande urgente d’avocats. Ceux-ci ont dénoncé une tentative rapide d’expulser ces enfants sans respecter leurs droits légaux.
D’après CBS News, la juge Sparkle Sooknanan a émis une ordonnance temporaire. Par conséquent, aucun mineur non accompagné ne peut être renvoyé au Guatemala sans ordre d’expulsion officiel.
L’opération était déjà en cours quand la décision est tombée. Plusieurs enfants se trouvaient déjà dans des avions au Texas.
« Les appareils sont toujours sur le sol américain », a déclaré Drew Ensign, avocat du département de la Justice. Il a aussi mentionné qu’un avion avait décollé brièvement avant de revenir.
Suite à la demande de la juge, Ensign avait ordonné que les mineurs retournent sous la protection du Département de la Santé (HHS) ayant la responsabilité des enfants immigrants non accompagnés.
D’après le ministère de la Justice, 76 enfants devaient partir pour le Guatemala dimanche dernier. Dans la soirée, 16 d’entre eux étaient déjà confiés au HHS.
Une action juridique rapide
La nuit précédente, Sooknanan avait déjà bloqué le départ d’un premier groupe. Il s’agissait de dix enfants âgés de 10 à 17 ans. Au début, elle avait prévu une audience l’après-midi. Cependant, quand elle a appris que d’autres mineurs allaient être transférés, elle a agi plus tôt. Ainsi, elle a avancé l’audience à midi et élargi la portée de son ordonnance.
La magistrate a admis que sa décision était inhabituelle. Cependant, elle l’a justifiée car l’administration prévoyait de renvoyer ces enfants pendant un week-end férié.
D’après les avocats qui ont déposé le recours, l’administration Trump planifiait le renvoi de plus de 600 jeunes Guatémaltèques. En effet, ces mineurs n’auraient pas eu la possibilité de demander une protection humanitaire. De plus, ils risquaient de faire face à des violences ou des persécutions dans leur pays.
Les avocats s’appuient notamment sur une loi américaine importante : le Trafficking Victims Protection Reauthorization Act. D’abord, cette loi interdit le renvoi rapide des mineurs non accompagnés venant d’autres pays que le Mexique. Ensuite, elle leur garantit une audience devant un juge de l’immigration. Enfin, ils peuvent demander l’asile ou d’autres protections légales. Les avocats soulignent que certains enfants ont des dossiers toujours en cours.
Drew Ensign a défendu la position de l’administration. Selon lui, il ne s’agissait pas d’expulsions au sens strict. L’objectif était plutôt de réunir ces mineurs avec leurs familles au Guatemala. Il affirme que le gouvernement guatémaltèque et des proches avaient demandé ces retours.
Toutefois, les avocats remettent en question cette version. Par exemple, ils citent le cas d’un enfant dont les parents n’ont jamais souhaité le retour. « Le gouvernement américain voulait renvoyer des enfants ayant déjà demandé une protection », explique Neha Desai du National Center for Youth Law en Californie. « C’est illégal et inhumain », ajoute-t-elle.
Un dispositif déjà critiqué
La gestion des mineurs immigrants non accompagnés reste un sujet sensible aux États-Unis. Le HHS les place dans des foyers ou des familles d’accueil. Cette prise en charge dure jusqu’à leur majorité ou jusqu’à ce qu’un sponsor puisse s’occuper d’eux. Souvent, ce sponsor est un membre de leur famille vivant aux États-Unis, a rappelé CBS News. HHS prend en charge environ 2 000 enfants. La majorité vient d’Amérique centrale, surtout du Guatemala, du Honduras et du Salvador.
Ces jeunes cherchent souvent l’asile ou des visas spéciaux pour mineurs maltraités ou délaissés.
Dans sa politique migratoire stricte, l’administration Trump a limité ces protections. De plus, elle a rendu plus difficile pour les proches, surtout sans papiers, de devenir garants. Par ailleurs, le gouvernement permet maintenant aux agents de l’immigration de faire des « visites de contrôle » auprès des enfants sous tutelle. Bien que présentée comme une mesure de suivi, cette pratique suscite des critiques des défenseurs des migrants.
Cette affaire récente montre les tensions continues sur la gestion des mineurs immigrants. D’un côté, les défenseurs craignent que les garanties légales ne soient pas respectées. De l’autre, le gouvernement cherche à justifier sa politique de retours, qu’il qualifie de « réunifications familiales ».
Dans ce conflit, la décision de la juge Sooknanan stoppe temporairement les expulsions. Les prochaines audiences, prévues bientôt, seront donc décisives.
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Source: www.cbsnews.com