Mario Guevara, journaliste reconnu et lauréat d’un Emmy, se retrouve dans une situation difficile après avoir été arrêté alors qu’il couvrait une manifestation opposée au président Donald Trump, près d’Atlanta.
Les autorités de l’immigration envisagent désormais son expulsion, selon le Daily Beast.
Samedi dernier, Guevara filmait en direct une marche intitulée “No Kings” lorsque des tensions ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, rapportait Fox 5 Atlanta.
Équipé d’un casque et d’un gilet marqué “presse”, il documentait les échanges entre la police anti-émeute et les participants à la manifestation. Malgré son identification claire en tant que journaliste, il a été arrêté alors qu’il se trouvait sur un parking avec d’autres reporters.
Sa vidéo en direct, toujours disponible sur sa page Facebook suivie par plus de 780 000 abonnés, a capté le moment de son interpellation. Il a été conduit à la prison du comté de DeKalb, où il a été inculpé pour obstruction, usage inapproprié de la voie publique et participation à un rassemblement illégal. Des charges rejetées par ses avocats qui parle d’arrestation à motivation politique.
Le distingué journalistique ne faisait que son travail. Il n’aurait jamais du être arrêté, selon les avocats représentant Monsieur Guevara très populaire dans la communauté latino-américaine.
Lundi, ses défenseurs ont obtenu sa remise en liberté sous caution. Mais peu après, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) a imposé une mesure de rétention migratoire, bloquant temporairement sa libération afin de pouvoir le placer en détention fédérale.
Cette retenue laisse entendre que les autorités considèrent Guevara comme expulsable.
Selon son avocat Giovanni Diaz, interrogé par The Atlanta Journal-Constitution, le journaliste, originaire du Salvador, ne dispose pas du statut de résident permanent mais possède une autorisation de travail et est en cours de régularisation par le biais de son fils, citoyen américain.
“Avec l’administration actuelle, il n’est pas surprenant que l’ICE se réserve le droit d’agir contre toute personne sans résidence permanente, même si elle est en situation régulière de travail”, a déclaré Diaz.
Le même média précise que la coopération des prisons locales avec l’ICE varie selon les juridictions. Le bureau du shérif du comté de DeKalb, par exemple, aurait mis en place des règles encadrant cette collaboration dans certains cas.
Malgré tout, l’inquiétude demeure. “Le compte à rebours a commencé”, a affirmé Me Diaz. “Nous devons nous organiser, car il est tout à fait possible qu’il soit transféré aux services fédéraux de l’immigration.”
Installé aux États-Unis depuis 2004 après avoir fui des menaces au Salvador, Guevara a exercé son métier de journaliste dans plusieurs médias hispanophones majeurs d’Atlanta, comme Atlanta Latino et Mundo Hispánico. Il a remporté un Emmy régional en 2021 pour son travail d’enquête et de reportage auprès de la communauté latino-américaine.