Un immigrant déclare avoir été dupé : croyant accepter un test Covid, il aurait involontairement consenti à son expulsion

CTN News

Des accusations troublantes émergent concernant les méthodes employées par les services d’immigration pour procéder à des expulsions.

Un jeune immigrant d’origine zapotèque âgé de 23 ans, interpellé à Los Angeles lors d’une récente opération des services d’immigration, aurait été expulsé sans réelle compréhension des documents qu’il signait. D’après les informations relayées par Latin Times via le Washington Post, le jeune homme croyait simplement donner son accord pour un test de dépistage du coronavirus.

Appréhendé dans une boutique de vêtements, il s’est retrouvé à la frontière dans un délai si court qu’il n’a pas eu l’opportunité de contacter un conseil juridique.

Selon les témoignages de ses proches, il a été conduit jusqu’à un pont international avec l’injonction de passer au Mexique.

« Mon fils est quelqu’un de paisible et de travailleur. Nous réclamons que justice soit faite car ses droits fondamentaux ont été bafoués », a témoigné son père. Le jeune homme, sans antécédents judiciaires, résidait aux États-Unis depuis quatre années.

L’administration Trump n’a pas communiqué de chiffres précis concernant les arrestations et expulsions effectuées lors des opérations à Los Angeles. Néanmoins, des organisations de défense des droits des migrants ont indiqué au Washington Post qu’environ 200 personnes auraient été appréhendées, dont une majorité sans casier judiciaire.

Le DHS s’est limité à divulguer des informations concernant 16 individus, affirmant que tous avaient des antécédents judiciaires.

Lors d’un point presse ce lundi, Juan Ramón de la Fuente, ministre mexicain des Affaires étrangères, a confirmé l’arrestation de 42 citoyens mexicains — 37 hommes et 5 femmes — pendant le week-end. Quatre d’entre eux ont déjà été expulsés : deux faisaient l’objet d’ordres d’expulsion actifs, les deux autres auraient accepté un départ volontaire. L’un d’eux maintient cependant avoir été trompé, à l’instar du jeune Zapotèque.

Le ministre a indiqué que les individus en détention sont actuellement répartis dans quatre établissements de rétention distincts. « Notre représentant consulaire s’est immédiatement déplacé vers le centre de détention pour identifier et s’entretenir avec nos ressortissants, collecter les informations familiales nécessaires et leur proposer un accompagnement juridique — ce qui constitue notre mission fondamentale », a expliqué de la Fuente.

Il a poursuivi : « La libération de chaque personne doit impérativement suivre les procédures légales en vigueur. Naturellement, nous avons établi le contact avec leurs proches pour les rassurer sur l’état de santé des détenus et les informer du soutien juridique fourni par nos services consulaires. »

Dans ce contexte tendu, Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, a appelé à la retenue. Elle s’est prononcée contre les débordements violents survenus en marge des rassemblements de la communauté mexicaine aux États-Unis.

« Nous rejetons catégoriquement la violence comme moyen d’expression », a-t-elle déclaré. « L’incendie des véhicules de police ressemble plus à une tentative de déstabilisation qu’à un acte de résistance. Nous condamnons fermement toute forme de violence. Nous exhortons notre communauté à privilégier le dialogue pacifique et à ne pas céder aux provocations », a t-elle déclaré selon The Latin Times.

Source: The Latin Times

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