Un agent de police appréhendé par l’ICE dans le Maine : les forces de l’ordre locales contestent toute implication

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Jon Luke Evans, officier saisonnier au sein de la police d’Old Orchard Beach, a été interpellé le vendredi 26 juillet 2025 par les services de l’immigration (ICE), comme l’indique un communiqué officiel diffusé lundi par l’organisme fédéral, selon ce qu’a rapporté NBCNews.

Cette arrestation a suscité une polémique à l’échelle nationale, notamment après que l’ICE a accusé le service de police local d’avoir « délibérément recruté un immigrant sans papiers ». Des accusations fermement démenties par les autorités locales.

D’après les instances fédérales, Evans, citoyen jamaïcain, est entré aux États-Unis légalement avec un visa de tourisme le 24 septembre 2023, mais n’a pas respecté sa date de départ fixée au 1er octobre 2023. L’agence indique que son arrestation fait suite à une tentative d’acquisition illégale d’une arme à feu, déclenchant une alerte auprès du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF), en collaboration avec l’ICE.

La directrice de la police d’Old Orchard Beach, Elise Chard, a maintenu la légitimité du processus de recrutement de son service.

Dans un communiqué publié lundi, elle affirme que Jon Luke Evans avait rempli un formulaire fédéral I-9 et que ses données avaient été validées par le système E-Verify, un dispositif du Département de la Sécurité intérieure (DHS) en coordination avec l’Administration de la sécurité sociale. « Le Département de la Sécurité intérieure a confirmé qu’Evans était autorisé à travailler aux États-Unis. Le formulaire a été soumis et approuvé le 12 mai 2025 », a déclaré Chard, selon NBCNews.

L’ICE, quant à elle, a adopté une position nettement plus accusatrice.

Patricia Hyde, directrice intérimaire du bureau de Boston, a exprimé dans un communiqué sa vive réprobation face à cette situation :

« Le fait qu’un service de police embauche un étranger en situation irrégulière et lui délivre illégalement une arme à feu pendant son service serait risible si ce n’était pas aussi tragique. Nous avons là un service de police qui viole sciemment la loi qu’il est censé faire respecter afin d’employer un immigré illégal. »

Chard a contesté ces allégations en précisant que les agents de réserve n’ont pas l’autorisation d’acquérir ni de porter des armes personnelles dans le cadre de leur fonction.

« Les agents reçoivent une formation au maniement des armes à feu et se voient attribuer une arme pour leur service, qu’ils doivent obligatoirement restituer à la fin de chaque quart. » Elle a précisé qu’Evans avait signalé à l’ICE sa tentative d’acquisition de l’arme en question pour exercer ses fonctions d’agent de police, se;on NBCNews.

Dans le Maine, les agents de réserve occupent des postes saisonniers à temps partiel et sont soumis à des exigences identiques aux policiers permanents en matière de vérification de sécurité, d’aptitude physique et d’évaluation médicale. La cheffe Chard insiste fermement :

« Evans n’aurait jamais pu commencer à travailler sans que le DHS ait d’abord confirmé son statut. »

Elle a aussi manifesté son inquiétude concernant ce qu’elle perçoit comme une déficience des services fédéraux. »Notre service prend ses responsabilités légales très au sérieux. Nous comptons enquêter sur cette affaire afin de déterminer quelles mesures supplémentaires doivent être prises pour garantir le respect continu de toutes les lois en vigueur », a-t-elle affirmé.

Selon la cheffe de police, le statut d’Evans fait actuellement l’objet d’une révision. Elle a souligné que tous les agents de réserve sont soumis à une période probatoire prolongée et qu’une investigation interne sera initiée.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large : d’après le American Immigration Council, le Maine compte environ 34 000 travailleurs immigrants, soit 4,6 % de sa main-d’œuvre totale. Parmi eux, NBCNews rapporte que 5 800 immigrants en situation irrégulière sont en âge de travailler.

L’incident soulève des interrogations profondes sur les protocoles de vérification des employeurs et sur la répartition des compétences entre les autorités locales et fédérales en matière d’immigration. Une confirmation des accusations portées par l’ICE pourrait entraîner des conséquences juridiques significatives pour le service de police d’Old Orchard Beach.

Les collègues de Jon Luke Evans le décrivent comme un agent estimé et honorable au sein de la communauté. Ils critiquent le manque de transparence des autorités fédérales concernant l’arrestation de ce policier d’origine jamaïcaine.
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Source: NBCNews

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