La décision de l’administration Trump de mettre fin au Statut de protection temporaire (TPS) pour les ressortissants haïtiens aux Etats-Unis continue de susciter de vives réactions.
Dans un communiqué publié sur son compte X (anciennement Twitter), l’organisation Amnesty International a vivement critiqué cette mesure, la qualifiant de « cruelle et dangereuse ». »Mettre fin au TPS pour les Haïtiens est cruel et dangereux, et une continuation des pratiques racistes et anti-immigrants du président Trump », a écrit Amnesty International dans sa déclaration officielle.
La décision, annoncée le 27 juin par le Département de la Sécurité intérieure (DHS), prévoit la fin du programme TPS pour Haïti à compter du 2 septembre 2025. Plus de 500 mille haïtiens vivant légalement aux États-Unis sous ce statut sont concernés. Haiti a été désigné pour le TPS après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Depuis, ce statut de protection temporaire a été renouvelé et/ou redésigné à plusieurs reprises.
Amnesty International estime que cette décision nie les réalités humanitaires auxquelles les haïtiens sont confrontés, notamment l’insécurité généralisée, les violences liées aux gangs et l’effondrement des institutions étatiques.
« Les bénéficiaires haïtiens du TPS ont construit leur vie ici – ils travaillent, élèvent leurs familles et contribuent à leurs communautés – tout cela en fuyant des situations dangereuses en Haïti », rappelle l’organisation de défense des droits humains.
Le communiqué intervient dans un contexte où plusieurs ONG et élus démocrates appellent également à la révision de cette mesure. Ils dénoncent une approche idéologique qui met en péril des milliers de familles établies aux États-Unis depuis plus d’une décennie.
« Le gouvernement des États-Unis doit immédiatement revenir sur cette décision inhumaine », conclut Amnesty International, qui appelle à une mobilisation urgente pour protéger les droits des personnes menacées d’expulsion.
Le gouvernement justifie sa décision en affirmant que les conditions sécuritaires et environnementales en Haïti se seraient suffisamment améliorées pour justifier le retour de ses ressortissants. Une évaluation contestée par les organisations humanitaires sur le terrain, qui soulignent que Port-au-Prince est toujours en proie à une violence incontrôlée, avec plus de 1,3 million de déplacés internes recensés en 2024 selon l’ONU.
Il y a moins de 48 heures le Département d’Etat Américain à travers l’Ambassade avait appelé tous les citoyens américains à quitter Haïti le plus rapidement possible en raison de la situation sécuritaire du pays.
Le sort des bénéficiaires du TPS demeure donc incertain. Beaucoup d’entre eux n’ont plus de liens familiaux ou économiques en Haïti, et craignent pour leur vie en cas de retour forcé.