Alors que la Coupe du monde des clubs 2025 bat son plein aux États-Unis, les chiffres de fréquentation des premiers matchs soulèvent des inquiétudes.
Plus de 423 000 sièges sur 1 million disponibles sont restés vides lors des 16 premiers matchs de la phase de groupes, soit un taux d’occupation moyen des stades de seulement 56,8 %, selon BBC Sport.
L’événement, censé servir de répétition grandeur nature avant la Coupe du monde 2026 organisée par les trois pays d’Amérique du Nord, peine pour l’instant à séduire le public, malgré des affiches prestigieuses.
Selon les données consultées par BBC Sport, la moitié des rencontres disputées jusqu’ici n’ont même pas atteint 50 % de capacité.
Le record de faible affluence a été enregistré en Floride. À l’Inter & Co Stadium, seulement 3 412 spectateurs ont assisté à la victoire du club sud-africain Mamelodi Sundowns contre les Sud-Coréens d’Ulsan HD.
D’après le journaliste Maher Mezahi, témoin de la scène, moins de 100 personnes étaient présentes avant le coup d’envoi.
À Cincinnati, le match entre Salzbourg et Pachuca s’est joué dans un stade rempli à seulement 20 %, tandis qu’à Atlanta, le choc Chelsea–LAFC n’a réuni qu’un tiers des spectateurs attendus dans un stade de 71 000 places.
Pour de nombreux observateurs, le problème ne réside pas dans un désintérêt pour le football, mais dans un calendrier mal conçu.
Les raids menés par les agents de l’ICE pourraient également jouer un rôle.
Des matchs programmés en semaine, en pleine journée, limiteraient la capacité des supporters à se déplacer. Comme l’a souligné le journaliste Doug Roberson, cité par BBC Sport : « Les gens ne sont pas absents parce qu’ils se désintéressent, mais parce que c’est un lundi à 15 h. »
Un contraste frappant a d’ailleurs été observé à Atlanta : Chelsea y avait déjà joué en 2023 un match amical en soirée, qui avait réuni plus de 70 000 spectateurs, contre seulement 22 000 pour la rencontre actuelle, programmée en pleine journée.
Malgré ces revers, la FIFA se montre optimiste.
Dans une déclaration relayée par la BBC, l’organisation précise que quatre des cinq rencontres les plus attendues n’ont pas encore eu lieu. Elle affirme également que près de 1,5 million de billets ont été vendus pour le tournoi.
Certaines villes tirent malgré tout leur épingle du jeu. À Miami, les trois premières rencontres ont affiché des taux de fréquentation élevés. Le match d’ouverture opposant l’Inter Miami à Al-Ahly a attiré plus de 60 000 personnes, tandis que la rencontre entre le Real Madrid et Al-Hilal a rassemblé plus de 62 000 spectateurs.
Le match ayant enregistré la plus grande affluence jusqu’à présent est celui entre le PSG et l’Atlético Madrid, avec 80 619 personnes au Rose Bowl Stadium, en Californie.
Autre facteur pouvant expliquer ces chiffres décevants : la tenue simultanée de la Gold Cup, organisée par la CONCACAF aux États-Unis et au Canada.
Cette compétition, qui regroupe les sélections nationales nord-américaines, centraméricaines et caribéennes, attire également les amateurs de football.
Mais là encore, les tribunes ne font pas toujours le plein : le match États-Unis – Trinité-et-Tobago, pourtant remporté 5-0 par les Américains, n’a attiré que 12 610 spectateurs, contre 40 000 pour la même affiche lors de la précédente édition.
La présence des agents de l’ICE aux abords des stades représente également un problème pour la compétition.
Voulant éviter toute confrontation avec les autorités fédérales de l’immigration, de nombreux fans de football ont préféré rester chez eux.