Rencontre entre le chancelier haïtien et le HCR : un engagement renouvelé pour la protection des déplacés

CTN News

Port-au-Prince, mercredi 3 décembre 2025 – Le ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a reçu mardi 2 décembre à la Chancellerie José Egas, représentant régional du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en visite en Haïti.

Dans un communiqué, le ministère indique que le haut fonctionnaire onusien a réaffirmé l’engagement du HCR à continuer d’appuyer les actions menées sur le terrain. Il a insisté sur la mise à jour du plan de contingence de l’agence, soulignant que « la présence de l’institution onusienne en Haïti demeure essentielle ». José Egas a également rappelé l’importance de garantir la protection des populations déplacées et de lutter contre l’apatridie.

De son côté, le chancelier haïtien a fait un point sur les efforts gouvernementaux en cours pour doter tous les Haïtiens de documents d’identité et pour s’attaquer aux causes de la migration interne, notamment l’insécurité.

Cette rencontre intervient dans un contexte de crise humanitaire aiguë. Selon le dernier rapport de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), publié le 16 octobre 2025, plus de 1,4 million de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer cette année, un chiffre en hausse de 36% depuis fin 2024.

Près de deux tiers (64%) des nouveaux déplacements ont eu lieu en dehors de la région métropolitaine de Port-au-Prince, en particulier dans les départements du Centre et de l’Artibonite. Le nombre de sites de déplacement spontanés est passé de 142 en décembre 2024 à 238 en 2025.

Les femmes et les enfants, qui représentent plus de la moitié des déplacés, sont les plus touchés. De nombreuses familles se séparent dans l’espoir de mettre les enfants en sécurité. Par ailleurs, plus de 207 000 Haïtiens expulsés de République dominicaine sont rentrés depuis janvier 2025, ajoutant une pression supplémentaire sur les communautés frontalières.

La violence gangrenée continue de nourrir la crise. Le Collectif Défenseurs Plus a dénoncé, mardi 2 décembre, l’attaque du gang « Gran Grif » sur la localité de Pont-Sondé (dans la nuit du 29 au 30 novembre), qui a fait au moins 20 morts, plusieurs blessés par balles et provoqué des incendies de plusieurs centaines de maisons.

Face à cette situation, une nouvelle mission internationale de sécurité, la Force de répression des gangs (FRG), forte de 5 500 soldats et policiers, a été autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 30 septembre dernier. Elle remplace la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya.

Parallèlement, à la fin du mois de novembre, le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS) a annoncé que le Statut de protection temporaire (TPS) pour Haïti prendrait fin le 3 février 2026. Cette décision, contestée en justice, avait été temporairement bloquée par un juge fédéral. Elle est désormais actée : à compter de cette date, les ressortissants haïtiens bénéficiaires de ce statut, ainsi que les personnes apatrides ayant résidé en Haïti, le perdront définitivement.

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