Remise controversée du Prix de la Paix de la FIFA à Donald Trump lors du tirage du Mondial 2026

CTN News
Par CTN News
Categories: International Sport

Port-au-Prince, vendredi 5 décembre 2025 — Le président américain Donald Trump a été désigné vendredi comme le tout premier lauréat du nouveau Prix de la Paix de la FIFA, lors de la cérémonie du tirage au sort de la Coupe du monde 2026 à Washington.

Le président américain s’est vu remettre une médaille des mains du président de la FIFA, Gianni Infantino, à l’issue de la diffusion d’une vidéo retraçant ses efforts de médiation sur la scène internationale.

« C’est exactement le type de leadership que nous recherchons », a déclaré Infantino, en citant plusieurs accords de paix conclus sous l’égide de Donald Trump.

De son côté, le président a réagi en affirmant : « C’est l’un des plus grands honneurs de ma vie. »

Une distinction vivement contestée

Cette annonce était redoutée par de nombreuses organisations de défense des droits humains, des syndicats et des groupes de supporters, qui avaient exhorté la FIFA à joindre les actes à la parole en matière de respect des droits fondamentaux. Ces acteurs dénoncent depuis plusieurs semaines le manque de transparence entourant ce prix.

Dans un communiqué publié le 3 décembre 2025, Human Rights Watch a notamment souligné : « Le processus d’attribution du Prix de la Paix de la FIFA manque de transparence. Nous avons écrit à la FIFA pour demander la liste des nominés, la composition du jury, les critères de sélection et le déroulement de l’attribution. Nous n’avons reçu aucune réponse. »

Minky Worden, responsable du sport chez Human Rights Watch, a ajouté : « Ce prétendu prix est décerné dans un contexte de détentions violentes d’immigrants, de déploiements de la Garde nationale dans les villes américaines et d’abandon des propres campagnes antiracistes et antidiscriminatoires de la FIFA. »

Plusieurs coalitions, dont Sport & Rights Alliance, Dignity 2026, l’ACLU, l’AFL-CIO, Amnesty International, le Independent Supporters Council, la NAACP, Athlete Ally et Reporters sans frontières, appellent la FIFA à garantir une Coupe du monde respectueuse des droits des supporters, des joueurs, des travailleurs, des journalistes et des communautés locales.

« Ce sont les travailleurs, les athlètes, les supporters et les communautés qui rendent la Coupe du Monde possible », rappelle Andrea Florence, directrice de Sport & Rights Alliance.

« La Coupe du Monde 2026 est la première à intégrer des critères de droits humains dès le processus de candidature. Mais la détérioration de la situation des droits humains aux États-Unis met ces engagements en péril. »

Or, selon Jamil Dakwar, directeur des droits humains à l’ACLU, « l’administration Trump mène une campagne systématique et agressive contre les droits humains, ciblant, détenant et faisant disparaître des immigrants dans les communautés à travers les États-Unis – notamment par le déploiement de la Garde nationale dans les villes hôtes du Mondial. »

Appels à l’action concrète

Human Rights Watch, ainsi que Sport & Rights Alliance, Dignity 2026 et leurs organisations membres, appellent la FIFA et les comités d’organisation à :
Réintégrer les messages de lutte contre la discrimination ; s’engager à garantir une protection efficace contre le profilage racial, la détention arbitraire et l’application illégale de la législation sur l’immigration pendant le tournoi ;collaborer étroitement avec les partenaires locaux pour finaliser les plans d’action pour les droits humains ; prendre des mesures concrètes pour garantir le respect des droits à la liberté d’expression et à la manifestation pacifique ; annoncer et mettre en œuvre une politique globale de protection de l’enfance ; garantir des retombées positives significatives pour les communautés locales grâce à la Coupe du Monde 2026 ; et prendre des mesures concrètes pour que la Coupe du Monde 2026 n’entraîne pas d’abus envers les populations vulnérables, notamment l’incarcération des personnes sans abri.

Cathy Feingold, directrice internationale de l’AFL-CIO, résume : « La Coupe du monde 2026 est l’occasion de démontrer que les grands événements sportifs peuvent être organisés sans exploiter les travailleurs. »

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