Regrettant les conséquences de sa politique migratoire, Trump envisage un « programme temporaire » pour les immigrants dans certains secteurs

Emmanuel Paul
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Emmanuel Paul
Journalist/ Storyteller
Emmanuel Paul est un journaliste chevronné et un conteur accompli, animé par un engagement profond envers la vérité, la communauté et l’impact social. Il est le...

Le président Donald Trump a indiqué que son administration élabore un « passe temporaire » destiné aux immigrants œuvrant dans certains secteurs essentiels de l’économie, particulièrement l’agriculture et l’hôtellerie. Cette initiative marquerait un changement notable dans la politique migratoire du gouvernement, notamment concernant les travailleurs sans papiers employés depuis longtemps.

Lors d’une interview diffusée dimanche 29 juin sur Fox News, dans l’émission Sunday Morning Futures, M. Trump a précisé que cette mesure viserait à apporter une stabilité aux employeurs tout en s’assurant que les travailleurs concernés s’acquittent de leurs impôts.

Donald Trump dit reconnaître que les immigrants dans les secteurs agricoles, hôtellerie et construction sont de « bons travailleurs ».

Regrettant les effets de sa politique migratoire, le 47ème président des États-Unis a désapprouvé les interventions menées dans les exploitations agricoles conduisant à l’expulsion de travailleurs établis depuis des années. Il a mentionné les situations d’ouvriers présents depuis 15 ou 20 ans, parfois entrés illégalement mais décrits comme « bons travailleurs ».

Monsieur Trump annonce que des discussions se poursuivent à la Maison Blanche pour établir un programme en faveur des immigrants dans les secteurs mentionnés.

« Nous y travaillons en ce moment. Il s’agirait d’un système de passe temporaire où les gens paieraient des taxes, et où l’agriculteur aurait un certain contrôle, plutôt que de voir les autorités arriver et emporter tout le monde », a déclaré le président lors de l’entretien enregistré deux jours plus tôt.

« Ce qu’on va faire, c’est permettre à l’agriculteur d’avoir son mot à dire. L’agriculteur sait. Il n’embauchera pas un meurtrier », a-t-il ajouté. « Quand vous allez dans une ferme où quelqu’un travaille depuis neuf ans à accomplir un travail difficile que peu de gens veulent faire, et que vous finissez par ruiner l’agriculteur en lui retirant toute sa main-d’œuvre, c’est un vrai problème. »

Dans un message publié le 12 juin sur Truth Social, M. Trump avait déjà évoqué que sa politique migratoire risquait d’affecter les exploitants agricoles et les employeurs du secteur touristique, en les privant de travailleurs expérimentés « très difficiles à remplacer ». Il avait alors assuré que « des changements allaient arriver ».

D’après NBC News, cette annonce s’inscrit dans un contexte où la Maison-Blanche modifie fréquemment sa position concernant la gestion de l’immigration dans certains secteurs. En juin, l’administration avait momentanément interrompu les arrestations sur les lieux de travail dans les domaines de l’agriculture, de la restauration et de l’hôtellerie, avant de revenir sur cette décision quelques jours plus tard.

Malgré cette apparente flexibilité, la position officielle reste stricte. Un porte-parole du département de la Sécurité intérieure (DHS), cité par NBC News, a réaffirmé la position de l’administration :

« Le président a été parfaitement clair. Il n’y aura aucun refuge pour les secteurs qui abritent des criminels violents ou qui cherchent délibérément à contourner les efforts de l’ICE. »

Le DHS a souligné que la surveillance des lieux de travail demeure un élément central de la stratégie migratoire de l’administration, pour garantir la sécurité publique, la stabilité économique et la protection du marché du travail.

« Ces opérations ciblent les réseaux d’emploi illégal qui nuisent aux travailleurs américains, fragilisent le marché de l’emploi et exposent les infrastructures critiques à des formes d’exploitation. »

Selon NBC News, Donald Trump avait déjà mentionné en avril la possibilité d’autoriser certains travailleurs immigrés sans statut légal à quitter temporairement les États-Unis pour y revenir ensuite de manière légale, notamment via les programmes de visas H-2A et H-2B, permettant l’embauche saisonnière de travailleurs étrangers dans l’agriculture et les secteurs du tourisme et de la restauration.

Interrogée par NBC News sur les détails du projet présidentiel, la porte-parole de la Maison-Blanche Abigail Jackson a redirigé les journalistes vers les déclarations publiques du président, sans apporter d’information complémentaire.

Pour l’instant, aucun calendrier précis ni projet de loi n’a été communiqué concernant ce potentiel passe temporaire. Néanmoins, la déclaration du président manifeste une volonté d’apaisement envers les secteurs économiques qui éprouvent des difficultés de recrutement, particulièrement dans les zones rurales.

Malgré cette position, l’exécutif maintient sa ligne : toute personne en situation irrégulière sur le territoire demeure exposée à une expulsion. « Le président reste déterminé à faire appliquer la loi fédérale sur l’immigration », a déclaré un autre porte-parole après la reprise des arrestations sur les lieux de travail en juin.

Alors que le débat se poursuit, les travailleurs immigrants et leurs employeurs attendent prudemment de voir si cette annonce se concrétisera par un assouplissement effectif de la politique d’expulsion ou si elle restera une simple déclaration d’intention.

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